Umberto n'a pas perdu la tête. Son érudition inouïe et notoire transpire à fleur de page tout au long de ce roman forcément savant.
La déception est d'autant plus grande que le coeur de ce qui est narré aurait pu, aurait du être passionnant. Relatée avec talent, cette histoire aurait pu, aurait du servir une cause on ne peut plus noble: démystifier une des principales sources de fanatisme d'une haine millénaire dont le plus illustre ne fût rien de moins que le triste sieur Hitler.

Par contre, il semble bien avoir perdu la fibre du conteur.
D'ou un double malaise: pour dénoncer une haine maladive et irrationnelle, Eco nous tartine 550 d'arguments antisémites dont il parfois difficile de se dire que le propos n'est pas d'en développer le sens ou diffuser les idées mais bien d'en montrer l'ineptie.
Et comme l'ensemble est assez indigeste parce que narrativement plat et/ou indigeste (on suit un 19eme siècle dans tous ses aspects historiques sans que le lien entre chaque époque ne soit bien cohérent ou intéressant), on s'ennuie assez rapidement.

Au total livre en grande partie ennuyeux et finalement vain.
Double coup d'épée dans l'eau.
Restent quelques superbes passages, quelques moments fort savoureux mais finalement si rares.
On apprend des choses, on lit sans réel déplaisir, mais on est donc forcément déçu.

"Les hommes ne font jamais le mal aussi complètement et ardemment que lorsqu'ils le font par conviction religieuse".
guyness
5
Écrit par

Créée

le 23 mai 2011

Critique lue 833 fois

8 j'aime

guyness

Écrit par

Critique lue 833 fois

8

D'autres avis sur Le Cimetière de Prague

Le Cimetière de Prague
LeChiendeSinope
6

Déçu je suis

Eco bordel de merde, Umberto Eco. C'est un de mes romanciers favoris, pourtant sa carrière est très inégale. Si on résume, Le Nom de la Rose : tuerie ; Le Pendule : tuerie ; L'île du jour d'avant :...

le 30 avr. 2011

16 j'aime

3

Le Cimetière de Prague
RalphMachmot
3

le nom de l'arthrose

Umberto Eco, malgré toute l'admiration que je lui porte, est devenu un vieil homme un peu radoteur, que l'on visite le dimanche à la maison de retraite en regardant l'heure à la pendule du salon, et...

le 24 avr. 2011

15 j'aime

5

Le Cimetière de Prague
StephaneA
9

Critique de Le Cimetière de Prague par Stephane Albert

Complot, arnaque, trahison, mensonge, haine sont les maîtres mots de ce roman. Les romans de M. Eco sont toujours d’une grande érudition, celui-ci n’échappe pas à la règle et nous dépeint une Italie...

le 1 août 2013

9 j'aime

5

Du même critique

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Les 8 Salopards
guyness
9

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diffuser son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

le 31 déc. 2015

318 j'aime

43

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

299 j'aime

141