Le Cœur à l’échafaud est un roman qui nous entraîne dans une France très actuelle, et pourtant difficile à reconnaître.
Quasi identique et cependant radicalement différente.
L’histoire commence le premier jour du procès aux Assises de Paris de Walid Z., accusé du viol de sa future belle-mère, Claire.
S’il est reconnu coupable, il risque 15 and de réclusion. Ou la peine de mort.
Par décapitation.
Sans savoir précisément en quelle année se déroule l’intrigue, les différentes informations récoltées au fil des pages nous apprennent qu’elle se déroule dans un futur proche.
Il y a quelques années, une épidémie a frappé le monde.
Face à elle, de nombreux pays, dont la France, ont dû mettre en place plusieurs confinements.
L’économie s’est effondrée.
La tension a grimpé.
Le vivre-ensemble a explosé.
L’extrême-droite est passée et la peine de mort a été rétablie.
Emmanuel Flesch nous plonge dans ces trois jours dans un procès hors-norme, devenu courant dans ce monde-là.
Sa plume est habile, l’intrigue prenante.
Le message, lui, sera celui que vous avez envie de déchiffrer.
Les motifs, réactions, cheminements, sont exposés, au lecteur d’en tirer ses conclusions.
Et personnellement j’ai trouvé cette façon de faire très saine.
À travers les histoires de Blaise, Juliette, Héloïse, Walid, François et Amira, c’est notre société qui défile.
Les paris loupés, les occasions manquées, les colères bâillonnées et les injustices répétées.
Des deux côtés.
C’est un roman qui pousse à réfléchir. Évidemment.
Forcément.
Pour ou contre la peine capitale, nous avons tous notre opinion.
Qu’on la cache ou qu’un l’exprime, elle est là.
Mais quelle que soit notre opinion profonde, quelle réaction aurions-nous si la sentence dépendait de nous ?
Entre vouloir punir et pouvoir punir, la différence est grande.
Surtout quand cette sentence ne s’applique que pour une partie de la population.
Là encore, l’auteur ne se pose pas en juge, ni en bourreau.
Il explique, expose, développe les ressentis de ses personnages, sans essayer à toute force nous faire en apprécier un plus que l’autre.
Un roman qui dérange, tourmente, bouscule, sans intention de nuire.
À lire, sans conteste !