LE CHOEUR BATTANT DE NOS MÈRES
de Brit Bennett
Traduit par Jean Esch
Éditions Autrement (grand format)
Éditions J'ai lu (poche)
Voilà deux jours que j'ai terminé ce livre et je peine à trouver les mots pour en parler...
Tout d'abord, j'ai bien aimé la façon dont cette histoire est racontée, notamment avec ce choeur de femmes qui rappelle les tragédies grecques.
Mais il y a quelques détails qui me gênent...
La façon dont le sujet de l'avortement est abordé par l'auteur me laisse la même impression qu'après m'être fait avoir par un bonimenteur. Brit Bennett n'est pas neutre à ce sujet mais essaie de l'être ou peut-être est-ce le contraire ? Elle n'ose pas être plus directe pour ne pas froisser la société américaine et elle s'auto-censure ?
De même pour ce qui est du descriptif. L'auteur ménage la chèvre et le chou en laissant très souvent ses personnages dans le flou au sujet de leur couleur : est-ce qu'ils sont noirs, blancs, métis,... et j'ai souvent dû relire des passages pour voir si je n'avais pas manqué une description. L'histoire se passe quand même dans un pays où la ségrégation raciale n'a pas encore été abrogée dans tous les états et où il vaut mieux être blanc plutôt que noir face à des policiers.
Je ne sais pas si Brit Bennett a voulu universaliser son histoire pour que les lecteurs, quelque soit leurs origines, puissent mieux s'identifier dedans mais personnellement je préfère le côté plus tranché de Chimamanda Ngozie Adichie à qui elle est souvent comparée.
Mais je reconnais que c'est un bon premier roman même s'il soufre de ne pas avoir une vraie réflexion à l'intérieur.
Un livre conseillé et mis à l'honneur au mois de décembre dans le #PicaboRiverBookClub pour une lecture commune intitulée "le poche du mois"