Avant qu'on lui coupe la tête...
... Marie-Antoinette a eu la malchance d'être la cible d'un complot visant à ternir son blason auprès de ses sujets et dont l'issue lui sera fatale .
Le scandale c'est précisément l'Affaire du collier.
Le collier de la Reine de Dumas, comme la Perle de Steinbeck, c'est le totem maudit, l'objet de toutes les convoitises et qui finira par porter malheur à tous ses détenteurs. C'est aussi l'affaire de trop qui est venue entacher une monarchie écrasante obsolète et anachronique (ironiquement la France aidait alors l'Amérique à se débarrasser du joug de la perfide Albion pour instaurer une République).
Un collier fabuleux que Louis XVI vient lui offrir, la Reine se sentant coupable d'accepter un tel cadeau alors que le peuple subit une rude famine et des impôts comme s'il en pleuvait, refuse. Mais tel un yoyo diabolique (si !) l'infâme parure lui revient offerte par d'autres personnages jouant les tentateurs pour mieux la perdre auprès du Roi et de la France entière.
Romance, drame, c'est aussi un superbe portrait de femmes, au pluriel car hormis Marie-Antoinette décrite tour à tour comme une souveraine généreuse et égocentrique, le personnage de Jeanne de la Motte, la comploteuse, la tentatrice, qui prépare ses coups comme l'araignée tisse ses fils donne à l'intrigue l'impulsion nécessaire pour suivre à chaque chapitre toutes les répercussions de son machiavélisme.
L'ouverture du livre avec le dîner où se trouvent le Comte de Cagliostro, Mme du Barry et d'autres notables où chacun se voit révélée sa destinée est un petit délice.
On est loin de la romance échevelée de la saga de la "Reine Margot" ou de celle des "3 mousquetaires" mais on retrouve par certains côtés toute la violence des passions et la perfidie des traîtres, dissimulées et enfouies sous la poudre des coiffures et les masques de bal.
Pas un grand Dumas, mais quel Dumas est vraiment petit Monsieur, je vous le demande.
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