Le commis est le premier livre de Malamud que je lis. J'ai découvert cet auteur par philippe Roth et comme lui il s'essaie à la description du petit univers de cette classe moyenne (basse) juive des états unis des années 50. Cette histoire doit particulièrement raisonner pour Malamud car il est le fils d'un immigré épicier juif.
Dans "le commis" on suit donc l'histoire de morris un petit épicier accablé par le sort mais aussi, comme lui répète constamment sa femme, accablé par ses choix. Quand il doit prendre une décision morris prend la mauvaise. Il se fait rouler constamment, il reste droit comme un i.
Morris est gentil avec tout le monde, il suit plus que tout la loi (juive) et il faut voir ou ça le mène.
Jusqu'à sa mort ou il meurt d'une pneumonie pour pouvoir déblayé la neige devant chez lui afin de ne pas gêner les clients (quels clients ?) qui viendraient devant son épicerie.
Puis morris "rencontre" un vagabond, ancien voleur, qui essaie de se racheter une conduite. Ce commis plein d'espoir et d'idées pour remonter l'épicerie, va essayer de développer le commerce.
Chose qu'il n'arrivera pas, il travaillera de plus en plus jusqu'à ce tuer à la tache. S'enfermant dans sa culpabilité il finira, lui l'antisémite, par une circoncision finale. La boucle est bouclée. Il s'est enterré dans sa l'épicerie et dans sa culpabilité il est devenu juif comme morris
Un livre que j'ai lu comme un livre sur les dogmes moraux et sur la fatalité : représentée par l'épicerie, ils n'arrivent pas à la quitter, pas à la vendre, ils n'en sortent littéralement presque jamais.
Un livre miroir de "Portnoy et son complexe" de Roth. La ou portnoy arrivait à se démettre de cette morale et de cette culpabilité, morris y plonge plein pieds.
Les gens ne viennent pas dans votre épicerie parce que vous êtes travailleurs, ils ne viennent pas parce que vous êtes gentils. Ils viennent parce que vous faites des promotions et que l'épicier d'en face est fermé. C'est un livre mélancolique et contemplatif à l'écriture directe. Les phrases sont courtes et sans appel, froides.
C'est très bien écrit, toujours un peu gris avec une certaine ironie.
Voici une des formules que j'aime beaucoup et que j'ai choisie comme titre car elle résume bien l'idée du livre " La souffrance est une pièce de tissu, ils s'en drapent comme dans un vêtement".