Deux jours, c'est le temps qu'il m'a fallu pour terminer ce roman dont la première lecture du résumé ne me semblait pas digne d'un très grand intérêt. J'ai d'abord cru à une histoire d'amour un peu "nunuche", ancrée à un fond de seconde guerre mondiale, histoire d'apporter un peu de consistance au dédale de tragédies amoureuses que subiront les protagonistes du récit.
Je dois vous avouer que j'étais complètement à côté de la plaque, tout comme le résumé à l'arrière de la couverture du livre, d'ailleurs. Ce roman m'a très agréablement surprise. Bien qu'il y ait une petite intrigue amoureuse derrière, l'histoire est loin de tourner autour de ça.
Hélène Gurémillon aborde ici et de façon extrêmement crue, la question de l'infécondité, de l'avortement, de la prostitution, du "désir" puis du "besoin" de devenir mère. On parle de porter l'enfant d'une autre et des sacrifices qu'implique le fait d'être mère, quelque soit le moyen employé pour le devenir.
L'intrigue s'accroche à une toile historique où des événements fictifs s'imbriquent parfaitement dans la succession d'événements historiques liés à la rémission de la première guerre mondiale avec cette nécessité de "réparer les pertes causées par la guerre" puis à la transition vers la seconde guerre mondiale et à l'ambiance morbide qui s'installe par la suite. Tout cela, sans oublier l'ensemble des références artistiques qui rendent presque indiscutable le réalisme de l'intigue.
Malgré un certain manque de consistance par moments, notamment du point de vue des émotions et ressentis qu'est supposée éprouver la narratrice face à l'ensemble des révélations dont on lui fait part tout au long du récit, c'est un bouquin que j'ai adoré découvrir et que je relirai sans doute un jour.