Le Conformiste par FabienBarges
Un sujet de fond passionnant. Une dénonciation du fascisme mussolinien sans caricature, la figure du Duce n'est que très peu citée. Et en même temps, une analyse psychologique singulière qui touche pourtant à l'universel : un homme qui se sent anormale cherche par tous les moyens imaginables à se conformer le plus possible à l'idéal social de son pays, d'où un engagement profond pour le parti au pouvoir.
Pourtant, la forme pêche un peu selon moi. Le récit s'étend, ralentit voire s'assoupit. Il y a un véritable manque de vivacité et ce même dans les dialogues mous, attendus, factices. Un récit lent n'est pas forcément une gêne pour l'oeuvre s'il est compensé par un véritable fond sociologique (Realisme, Naturalisme, ...) ou encore psychologique (Dostoievski, ...) Mais même là on reste sur notre faim alors que l'on suit pourtant les tergiversations internes du personnage principale.
Alors oui, c'est un roman plein de subtilité dans la critique du conformisme et du fascisme, mais c'est tellement subtile que cela ne rattrape pas les faiblesses du récit.
Bilan mitigé, je m'interroge également sur l'efficacité de la traduction. Moravia reste cependant un auteur à lire.