Pour les frères Grimm, les personnages des contes de fées sont l'incarnation de phénomènes naturels ou saisonniers. Par exemple, la belle au bois dormant qui s'endort pour ensuite se réveiller est une allégorie du passage de l'hiver au printemps.
Le conte du genévrier incarne cette idée à la perfection puisqu'au début, une femme tombe enceinte et sa grossesse coïncide avec le cycle de vie d'un genévrier. Plus l'accouchement approche, plus le genévrier voit des feuilles et des fruits apparaître sur ses branches. Le lien entre lui et l'enfant à naître est si fort qu'ils finiront par fusionner ensemble, plongeant de la sorte le récit dans les vieilles croyances païennes où la nature est déifiée et proche de l'homme.
Il est également à noter qu'il s'agit d'un des contes les plus violents des frères Grimm puisqu'à un moment donné, l'enfant est décapité par sa marâtre. Cette dernière, pour cacher son crime, fera cuire le corps dans un bouillon et le donnera à manger au père. Finalement chez les Grimm, la véritable source de terreur ne se trouve pas dans les bois ou les cavernes ténébreuses, mais bien à l'intérieur du cocon familial.