Après s'être attaqué aux grandes oubliées de l'Histoire, Titiou Lecoq nous propose de poursuivre son ouvrage féministe en s'attaquant à la question de la place des femmes dans l'économie, principalement à un niveau que je qualifierai de « micro-économie », puisqu'elle va s'intéresser principalement aux économies dans la cellule familial, au sein d'un couple.
Tout comme dans les grandes oubliées, le style est léger, peut être trop parfois, mais a le mérite d'être pédagogique et de ne pas être plombant ni trop technique. On retrouve ce style très « blog » ou « article de Slate », ce qui sont encore une fois 2 des nombreuses casquettes de Titiou Lecoq.
En terme de pédagogie justement, le livre à la bonne idée de prendre un personnage fictif, Gwendoline, puis de la suivre tout au long de sa vie et d'aborder les différences de traitements économiques entre homme et femme a travers des cas très concrets de ce qui arrive à Gwendoline. Ces cas pratiques sont entrecoupés d'anecdotes historiques, inscrivant ces situations dans une perspective économiques. On balaye ainsi des concepts intéressant, notamment cette nécessaire éducation à l’économie.
En tant qu'homme, j'ai parfois eu du mal à comprendre « où était le problème du moment que l'on ne se sépare pas », ce que l'autrice reconnaît souvent en rappelant que tel ou telle situation ne sera inégalitaire qu'en cas de séparation. Passé cette crise de « not all men » me concernant, le bouquin ne souffre que de peu de faiblesse, et se doit même, dans cette perspective de lutte féministe, de prendre en compte toutes les situations, y compris et surtout celle où on se dit : « il n'y aura pas de problème, sauf si... », car c'est souvent là que se cache les faiblesses chez les militant-e-s, dans ces zones impensées.
Le livre a en plus l'intelligence de ne pas accabler les hommes (sans les dédouaner non plus) en rappelant que les mécaniques à l’œuvre sont systémiques ; ainsi que la finesse de proposer des pistes de solutions, ou au moins de réflexion pour la plupart des écueils soulevés, afin de limiter un maximum les inégalités économiques entre hommes et femmes.
Comme le dit l'autrice, le premier moyen de lutter contre ces inégalités, c'est de les connaître, de savoir. Avec ce livre, vous saurez, de manière agréable et simple mais avec son lot de questionnement et de problématique finement amené. Lisez et vous saurez !