Pour faire court :
L'ordre des chapitres est imbitable, surtout au début ; il faut sévèrement s'accrocher. Vers la fin, on sent effectivement que "les pièces du puzzle s'imbriquent", mais personnellement j'ai eu l'impression de passer à côté de pas mal de trucs et de ne rentrer qu'assez superficiellement dans l'histoire.
J'ai lu quelque part que les personnages secondaires étaient supers : c'est vrai pour Mendoza et surtout Fèfè (qui m'a fait penser à Salvatore dans le nom de la Rose !), mais pas pour les membres d'équipage de Villon qui changent tout le temps (ils passent leur temps à crever avant qu'on ait pu s'y attacher ces cons là).
Même en y entrant "qu'assez superficiellement", l'ambiance du livre est vraiment terrible. On regrette presque que le bordel un peu surfait des chapitres nous empêche de nous plonger à fond dans l'atmosphère du bouquin. J'ai fait l'acquisition de "Mémoires d'un gentilhomme corsaire" de Trelawney et "D'or de rêve et de sang" de Le Bris pour ne pas rester sur ma faim. J'ai aussi ressorti les plans de mon bateau pirate Lego.
Je voulais retrouver de la SF lettrée à la française dans le style de Jaworski, et même si ce dernier reste à mon sens indépassable par la qualité de sa prose, Beauverger est lui aussi très fort. C'est bien troussé, sans lourdeurs, le style est riche et élégant. ça fait du bien après Wastburg, qui se réclame un peu du même style (le franc parler gouailleur) mais qui était complètement raté et très gênant à ce niveau là.
Donc en gros allez-y mais ne jouez pas à Candy Crush en le lisant sinon vous serez complètement guélar ! C'est de la littérature qui demande un effort, mais qui sait récompenser ceux qui le feront. Un peu comme Confiteor de Cabré, mais en moins bien quand même.
Ah et aussi la couverture est hideuse, ça me chagrine un peu.