Le Dépeupleur
7.4
Le Dépeupleur

livre de Samuel Beckett (1970)

On est placé dans un lieu inconfortable, évident mais profondément incompréhensible. Les "corps" (comment parler ici encore d'êtres ou d'âmes) sont partagés entre la répétition et l'arrêt. Tout tourne en rond car il n'y a pas d'issue véritable (rien ne tourne plutôt car la seule issue envisagée est inatteignable et ne s'envisage que dans son inatteignabilité), les corps reviennent toujours, inévitablement, aux mêmes endroits. Tous les endroits sont le même endroit malgré la compartimentation en zones. L'ordre du cylindre semble définitif, tout est donné, précis, le cadre fermé enferme les gestes des corps aveugles, en souffrance, sans un espoir réellement possible, où l'amour est rendu impossible (on fait gauchement la copulation). Surplus de contacts (dû à la proximité) pour plus de liens (on ne peut pas prononcer le mot vie). C'est une longue souffrance qui finit toujours pareille.

LeSongeur
8
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le 9 févr. 2016

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