Fans de récits fantastiques? Lisez donc Le Diable amoureux, la nouvelle fondatrice de ce genre littéraire.
Ecrite par Jacques Gazotte, elle a été publiée en 1772 aux éditions Le Jay. Originalement, elle était accompagnée des six gravures représentant des illustrations du scénario. Cette nouvelle a aussi été adaptées en plusieurs ballets.
L’histoire se déroule en Italie, en France et en Espagne, Don Alvare veut prouver à ses deux amis qu’il peut tirer les oreilles au Diable. Celui-ci lui apparaît sous la forme d’un chameau, puis d’un chien, et finalement, d’un page. Belzébuth obéit promptement à Alvare en sidérant ainsi ses compagnons. Sous une apparence féminine, il revient, avec les trois hommes, en ville. De là, commence une histoire d’amour entre eux. Mais peut-on avoir une relation avec le Diable en personne?
L’histoire est amenée par cette rencontre un peu spéciale avec le Diable, puis, elle est construite sur un va-et-vient entre amour et séparation, entrecoupé de diverses actions variées. J’aime beaucoup cette forme de narration, ce qui me plaît aussi, ce sont tous les stratagèmes de séduction qu’utilise Biondetta, vraiment pas banals! Quant au style de l’écriture de Gazotte, datant du XVIIIe siècle, il a été plus difficile à digérer. Certaines tournures de phrases ont compliqué ma lecture, mais en s’y reprenant parfois à deux fois, tout devient compréhensible. Je m’attarderais enfin sur les deux personnages principaux. Don Alvare m’a fait rire de part sa naïveté. Le page, lui ne m’a pas surprise, il profite tout simplement, comme le Diable pourrait certainement le faire, de la crédulité de ce monsieur.
Pour conclure, cette nouvelle sortie à l’époque des Lumières, bien que contraire à leurs idées, et malgré une lecture des plus ardues, anticipe le genre littéraire du fantastique avec une histoire qui m’a plue. Je me dis donc que si j’avais vécu à cette époque, ce récit aurait été magnifique.
Lapin de Pâques