Un survivant raconte Maus

Découvrez le récit biographique de Vladek Spiegelman, durant la Seconde Guerre mondiale, à travers les planches en noir et blanc de son fils, Art.

Maus ou Un survivant raconte, est une bande dessinée de Art Spiegelman en deux tomes. Le premier, Mon père saigne l’histoire, est sortit en 1986 et le deuxième, Et c’est là que mes ennuis ont commencé, en 1991.

Celui-ci réécrit, en 1970, aux Etats-Unis, la vie de son père entre le milieu des années 1930 et la fin de la guerre en 1945, en Pologne. Il entrecroise les deux narrations, d’une part, il expose leur relation tumultueuse dans son présent, et d’autre part, son quotidien de Juif pendant l’entre-deux-guerre et la Shoah. Dans le passé, Vladek se marie avec Anja, une demoiselle d’une famille aisée, grâce à celle-ci, il ouvre une entreprise de textile. Sa jeune femme tombe enceinte et accouche de Richieu leur petit garçon. Malheureusement, suite à cette grossesse, elle devient dépressive et se rend dans une clinique d’où elle ressort guérie. Leur vie est à nouveau joyeuse mais la guerre les rattrape. Étant Juifs, ils subissent les effets des théories antisémites des nazis. Vladek, lui, il s’en sortira, mais pour tout le reste de sa famille, que se passera-t-il?

La double narration qui entremêle deux thèmes liés, à deux époques différentes, est très bien placée. Leur relation froide de père-fils aurait été différente si Spiegelman n’avait pas vécu la guerre, qui apparemment l’a rendu plus radin. Art dessine les passages où son père raconte son passé et enchaîne directement avec celui-ci sans pour autant faire de distinction au niveau des cases. Son style de dessin est assez surprenant, il utilise des représentations zoomorphiques des gens, les Juifs en souris, les Allemands en chats et les Polonais en cochons, ce qui a d’ailleurs entraîné une polémique quant au fait que les Juifs considèrent les cochons comme impurs. Non casher.

Finalement, cette BD est très touchante de part sa double narration et représentative de l’époque, avec les humains dessiné en différentes races d’animaux selon leur pays d’origine et leur appartenance religieuse, la guerre change les gens. D’autres en leurs temps, Esope et Jean de Lafontaine ont utilisé les animaux pour faire passer des messages et contourner la censure. Plongez dans l’univers de la souris, Vladek Spiegelman.

Lapin de Pâques