Enfermée dans un coffre de voiture, Maya se sait en bien mauvaise posture. Prostituée, elle en a entendu un peu trop de la bouche de son client numéro un, le maire d’une ville de Géorgie du Sud. Un énorme complot menace, son mac doit la faire disparaître. À tout juste dix-huit ans, Maya n’aura rien connu que l’appartenance, la docilité, le statut d’objet et victime des hommes.
Il lui en faut plus pour se laisser aller à la résignation face à une mort certaine. Elle réussit à s’enfuir et trouve refuge près d’une bicoque dans la forêt où vit un ermite excentrique entouré de ses chats, et d’un mannequin à l’effigie de sa femme. Alors qu’elle le voit surgir sur ses terres, Maya pense être tombée de Charybde en Scylla. Il n’en fut rien car cet étrange monsieur va l’aider, la prendre sous son aile.
Ancien trafiquant de whiskey, Léonard n’attend plus rien du monde des vivants après avoir roulé sa bosse et subit ses propres traumatismes. À l’écoute de la jeune fille, il se découvre une tendresse tardive pour quelqu’un qui en a bien plus bavé que lui. De cette compassion va éclore une amitié puissante et indéfectible d’où Léonard va essayer d’absoudre ses anciens péchés pour faire la paix avec lui-même. Le monde leur a fait du mal, ils emmerdent le monde. Vivons en marge de la société pour découvrir l’optimisme et la quiétude !
L’autre vue offerte par le livre est celle du côté obscur de la ville. Le trafiquant d’être humain et dealer, le maire et son garde du corps psychopathe. Cette gangrène qui a prit racine et met en place toute une machination terrible à l’instar d’un Joker dans Gotham. La pollution politique est manifeste mais bien camouflé sous un vernis médiatique et charismatique.
Ses deux mondes s’entrechoquent sur les terres de Léonard, les balles fusent, chacun risque sa peau. Ça pète dans tous les sens, on ne sait jamais qui va vivre ou mourir et le rythme puissant trouve son apogée dans les derniers chapitres. Ça nous tient en haleine, on veut savoir si les méchants vont gagner ou si Maya réussira à s’en sortir. Un roman noir subtil et efficace que l’on dévore sous peine de torture psychologique.
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