Un beau jour de mars
Dans une vie, il existe parfois une journée plus importante que des années entières, parce qu'elle en change l'orientation à jamais, parce qu'elle vous bouleverse et parce que vous savez confusément...
le 22 janv. 2017
5 j'aime
Attention, gros coup de cœur !
Si le début m’a fait penser au film The Little Stranger (2018), qui parle aussi de cette aristocratie agonisante de début de siècle, la suite ressemble bien comme l’annonce le New York Times à une relecture de Cendrillon.
La narration du début est originale, avec de nombreuses diffractions du sujet, un tournage autour du pot qui revient à l’entrevue de ce couple bien mal assorti, à ce cendrier posé sur le ventre. Une pendule brulée, le temps arrêté. Cela donne quelque chose de presque méditatif, le fait de suivre l’intrigue, et d’être ramené à ce point initial, comme un ancrage dans l’histoire.
Car il s’agit d’un point de départ. C’est la mort des barrières de la naissance, et la naissance d’une écrivaine. Nue, comme un bébé dit-elle, Jane déambule et se révèle, après le départ de son amant. Mais la Cendrillon ne sort pas de la cuisse du prince, mais de ses propres efforts, de son propre talent (elle accouche d’elle-même dirons-nous). Et la figure du prince fascine, obsède du fait de son absence. Des prolepses nous indiquent en effet l’avenir (et on ressent la même mélancolie que dans La ligne verte, mais si vous savez, quand tout le monde meurt et qu’il ne reste que Mr. Jingles). La brièveté de la vie. L’imprévu.
Et ce n’est pas tout. L’écriture est belle, sans trop en faire, avec des pichenettes pour nous réveiller de notre hypnose. Et surtout, elle murmure plus qu’elle ne dit, elle suggère magnifiquement. Il y a écrit sur la quatrième de couv’ « un véritable joyau ». Je trouvais ça un peu pompeux, mais j’ajouterais encore plus cliché : c’est un diamant brut. On le lit, et l’auteur a l’intelligence de nous laisser le sculpter nous-même. Le résultat ? On le finit et on veut le relire. Et ça, les amis, c’est assez rare pour être souligné.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 31 août 2021
Critique lue 117 fois
D'autres avis sur Le Dimanche des mères
Dans une vie, il existe parfois une journée plus importante que des années entières, parce qu'elle en change l'orientation à jamais, parce qu'elle vous bouleverse et parce que vous savez confusément...
le 22 janv. 2017
5 j'aime
Angleterre, le 30 mars 1924, dimanche des mères. Les aristocrates qui ont encore des domestiques donnent congé à ceux-ci pour qu’ils aillent rendre visite à leur mère. Mais Jane est orpheline et en...
le 22 janv. 2017
4 j'aime
1
Un court roman sur une histoire se passant en 1924, le jour du dimanche des mères, comprendre le jour de repos des domestiques, traditionnellement dédié à visiter sa maman... Ce jour-là, Jane, qui...
Par
le 8 sept. 2017
2 j'aime
Du même critique
Chronique vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=5nnqCgH1W5MC’est un livre qui me fait comprendre pourquoi certains se plaignent que le roman est mort. Ou que l’autofiction, c’est juste une séance...
le 15 sept. 2022
21 j'aime
3
Chronique vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=3LNz1R2cPOIPrécisons que Michael Mcdowell est scénariste, raison pour laquelle Télérama et consorts vendent son livre comme un trésor d'efficacité...
le 30 juil. 2022
19 j'aime
Si un roman doit être lu en ce début d’année, c’est bien celui-ci. De quoi parle Ton absence n’est que ténèbres ? Comme tous les grands livres, difficile de le résumer en quelques phrases. On...
le 5 févr. 2022
13 j'aime