Lors d'un repas de famille, Adrien doit faire face à deux problèmes : gérer une rupture difficile, et préparer un discours de mariage qui s'annonce être une catastrophe.
L'humour absurde connu des BD de Fabcaro est bien reconnaissable dans ce roman, mais la version "rédigée" est assez dépaysante dans un premier temps. La dynamique de l'humour des bd se perd à cause de la rédaction, mais cela nous permet d'entrer plus en profondeur dans les ressentis et réflexions du personnage principal, de développer une histoire qui aurait été survolée plus superficiellement dessinée. Habituée et fan des BD, il m'a fallu quelques pages pour m'habituer à cette adaptation de style. On retrouve le fond narratif du repas de famille, comme l'auteur a par exemple pu l'exploiter dans sa récente et excellente BD "Formica" ; néanmoins, le format roman ne me paraît pas pouvoir susciter le rire comme une BD de l'auteur peut le faire.
L'histoire principale raconte le récit d'Adrien, dont la compagne lui a imposé une pause il y a de ça 38 jours. Adrien est toujours très amoureux de Sonia, et nous pouvons lire ses difficultés, espoirs, projets, plans, souvenirs et déceptions. Le récit de la rupture, les sentiments et questionnements qu'Adrien évoque sont très réalistes, tout en se mêlant très fluidement à des élucubrations absurdes dont Fabcaro à le secret.
En parallèle de cette histoire d'amour tragique, se profile le second problème d'Adrien : Son beau frère lui a demandé de préparer un discours pour son mariage avec sa sœur, et Adrien n'a pas osé refuser. Seulement voilà, Adrien est réservé, introverti, et déteste cette idée. Il ne sait pas le moins du monde comment s'y prendre, car, en plus de sa timidité, il n'est pas proche de sa sœur et ne sait vraiment pas ce qu'il pourrait lui dire devant tous les invités.
Le roman alterne donc les sujets "Sonia" et "tentatives de discours". Cela se fond plutôt bien, bien que le sujet Sonia soit proéminent. Le fond du repas de famille est intéressant sans être trop présent, c'est plutôt maîtrisé et apporte généralement beaucoup d'humour.
Le récit est plutôt intéressant, mais souffre de quelques longueurs qui n'apportent pas forcément grand chose selon moi. Ensuite, j'ai été très déçue de la fin, avec l'impression qu'on m'a vendu toute une affaire, que l'on a fait le tour de tout un sujet qui sera abandonné avant la fin dans les dernières pages. Je n'ai rien contre les fins ouvertes, mais j'ai eu le sentiment que celle-ci n'allait vraiment pas assez loin pour ne pas créer la frustration.
J'achèterai ses futures BD avec plus de ferveur, mais suis néanmoins curieuse de lire d'autres de ses romans.