Ce recueil de poèmes paru en 2013 dans la jeune collection Essences d’Actes Sud compose un récit à deux versants, qu’une mère en fin de vie confesse à sa fille, l’enfance idyllique qu’elle lui a racontée, contrée du mensonge, et puis la vérité crue et brutale.

«Ici commence la vérité
Mes yeux morts face à la mer.
Toi maîtresse de tes routes et de ton parfum.»

Les premiers poèmes sont comme une mer étale recouvrant des eaux troubles, qui s’ouvre tout à coup pour laisser voir l’abîme, de la misère, de la violence et de l’infamie. Au bout de son parcours, la voix de cette femme dit enfin l’indicible, puis l’amour de sa fille qui de l’infamie l’a lavée, et l’espoir qu’elle emporte pour sa fille d’une vie aux parfums plus cléments.

«La vérité.
Les guerres.
Les petites.
Celles qu’on dit d’intérieur,
tueuses de corps et d’âme
dans des maisons plus tristes que la mort.
La vérité.
La violence des nuits d’amour qui n’eurent d’amour
que la force sauvage de l’étreinte
avant l’ennui et la routine.
Les enfants endormis sans rêve,
déjà vaincus par le principe de ressemblance au passé qui les engendra.
Si tristes, les enfants.»
MarianneL
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le 16 nov. 2013

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