John Grisham fait partie de mes auteurs préférés. J’ai dévoré l’intégralité de ses romans depuis plusieurs décennies maintenant. L’écrivain américain est incontestablement le maître du thriller juridique, un genre dont je suis particulièrement friand. De plus, Grisham a un vrai talent pour décrire les États-Unis à travers ses histoires. Je suis particulièrement adepte des intrigues situées dans le Mississipi que je trouve toujours riches culturellement et socialement. Il semblerait que Le droit au pardon, son dernier opus, me ravisse sur ce point.
L’intrigue débute en nous décrivant le crime d’un homme. Il est tué dans son sommeil par Drew, le fils de sa compagne. La victime est un policier. Le meurtrier est un adolescent. Les faits sont clairs et ne prêtent pas à discussion. L’intérêt ne réside donc pas dans la quête du coupable mais dans les conséquences juridiques, sociales et communautaires de cet événement. Bref, cet ouvrage s’inscrit clairement dans un cadre parfaitement maîtrisé par l’auteur.
Drew est évidemment un personnage central de l’intrigue. Néanmoins, il est loin d’en être le seul. Tout d’abord, le destin de sa mère et de sa sœur occupe également une place importante dans l’histoire. Leur devenir est évidemment fortement impacté par l’acte du jeune homme. Cette famille vivait déjà un quotidien compliqué que les derniers événements n’ont pas simplifié. J’ai rapidement ressenti de l’empathie à leur égard. Sans jamais tomber dans l’excès ou dans le pathos, John Grisham touche le lecteur en suivant les pas de ces personnes que la vie n’a pas épargné. L’aspect social de la trame est important mais elle n’efface pas la dimension judiciaire de l’ensemble. Dans ce cadre-là, cela a été une agréable surprise de retrouver un des avocats les plus réussis de l’œuvre de l’écrivain : Jack Brigance. Je l’avais déjà « rencontré » dans deux ouvrages et gardé un très bon souvenir du personnage. Mes impressions ont été confirmées dans ce nouveau bouquin qui met une nouvelle fois en valeur la qualité d’écriture du personnage.
L’intrigue se déroule il y a une trentaine d’années dans le Mississipi à Clanton. Cette seule phrase permet d’indiquer la richesse des contextes dans lequel s’inscrit la trame. Cette zone géographique est la « préférée » de l’auteur dans le sens où bon nombre de de ses romans s’y déroulent. Le lecteur est plongé dans une communauté dans laquelle certains discours semblent appartenir à un autre temps. L’acceptation des personnes de couleur est loin d’être idéale, les armes restent encore le meilleur moyen de défendre un point de vue… Disons que les pensées et l’ouverture d’esprit n’évoluent pas au même rythme partout. Le fait que la victime soit un policier génère une animosité forte des habitants à l’égard de l’accusé et de son avocat. Le fait que le mort ait pour habitude de frapper femme et enfants ne semblent pas relever des circonstances atténuantes pour la majorité de la population locale. C’est dans ce climat que se déroule l’intrigue. Cette atmosphère ajoute une tension dramatique des plus appréciables. Cette réussite résulte aussi de grande qualité des personnages secondaires qui accompagnent le chemin des protagonistes principaux. Que ce soit les policiers, les personnels juridiques, les habitants, les amis, les proches… Tous apportent leur écot à la réussite de l’ensemble et donne vie à cette communauté qui est un atout certain de la lecture.
Pour conclure, Le droit au pardon est une belle réussite. Je n’en doutais pas a priori et la ma confiance initiale n’a pas été remise en cause. Une nouvelle fois, John Grisham a fait naître de sa plume un ouvrage captivant avec des personnages attachants. J’ai dévoré ce livre en veillant néanmoins à savourer chaque page. Le suspense est intense et est en permanence alimenté par le déroulé des chapitres. Je conseille donc ce bouquin avec enthousiasme. Les adeptes du genre devraient y trouver leur compte !