William Clifford, né dans le pays d’Auge en 1946 mais d’allure résolument britannique, vient de purger une peine de quinze ans de prison pour un double meurtre commis par amour pour celle qu’il venait de rencontrer, … pour toujours, la belle Marilu.

Après ces longues années de détention, avec son inséparable compagnon de taule Paulo Avenel, il retrouve enfin Marilu au « Right Royal », la boîte de nuit où elle chante, dans un moment d’éternité. Hélas, ils sont pris au piège entre les feux d’un règlement de compte mafieux. Emmenés par Clifford, dans le sillage de son père combattant héroïque puis déserteur de la seconde guerre mondiale, « Le faiseur de nuées » est ensuite, sous le feu nourri des canons, le récit de leur combat pour la vie et la liberté, avec la rage de ceux qui se révoltent contre la violence mafieuse et la violence d’état.

Dans ce récit ramassé et nerveux, Clifford est un de ces hommes si rares qui ne se laissent pas corrompre par «le film des habitudes, la pellicule de l’acceptation» ; il est un héros intemporel, ce type de héros à qui Fajardie savait si bien donner corps, un combattant presque infaillible, un homme fidèle à ses amis et ses valeurs, entouré d’une bande de doux dingues capables de tuer et d’aimer avec la même fougue.

Clifford aussi est un dur tendre, et la scène du coup de foudre pour Marilu m’a fait frissonner l’épine dorsale, comme quand un bon vieux groupe de heavy-metal entame un slow langoureux.

Mon coup de foudre pour Fajardie durera toujours.

« -Willy, tu te souviens, quand on était petits, ces vieilles pompes à essence qui fonctionnaient avec des pistons ? Tu sais, il y avait deux espèces de bocaux où l’on pouvait voir l’essence monter et descendre. J’étais tout môme mais… Merde, j’en aurais bu !
C’est ce genre de remarque, songea Clifford, qui me ferait suivre ce dingue au bout du monde. »

PS. C’est un roman de 1983 mais ça n’a pas d’importance parce que c’est éternel.
MarianneL
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 5 mars 2013

Critique lue 169 fois

1 j'aime

MarianneL

Écrit par

Critique lue 169 fois

1

Du même critique

La Culture du narcissisme
MarianneL
8

Critique de La Culture du narcissisme par MarianneL

Publié initialement en 1979, cet essai passionnant de Christopher Lasch n’est pas du tout une analyse de plus de l’égocentrisme ou de l’égoïsme, mais une étude de la façon dont l’évolution de la...

le 29 déc. 2013

36 j'aime

4

La Fin de l'homme rouge
MarianneL
9

Illusions et désenchantement : L'exil intérieur des Russes après la chute de l'Union Soviétique.

«Quand Gorbatchev est arrivé au pouvoir, nous étions tous fous de joie. On vivait dans des rêves, des illusions. On vidait nos cœurs dans nos cuisines. On voulait une nouvelle Russie… Au bout de...

le 7 déc. 2013

35 j'aime

Culture de masse ou culture populaire ?
MarianneL
8

Un essai court et nécessaire d’un observateur particulièrement lucide des évolutions du capitalisme

«Aujourd’hui il ne suffit plus de transformer le monde ; avant tout il faut le préserver. Ensuite, nous pourrons le transformer, beaucoup, et même d’une façon révolutionnaire. Mais avant tout, nous...

le 24 mai 2013

32 j'aime

4