Ayant plutôt apprécié les enquêtes de Rouletabille dans le Mystère de la Chambre Jaune et ses suites, c'est avec confiance que j'ai entamé la lecture du Fantôme de l'Opéra. Pourtant, je ressors de cette lecture avec un avis pour le moins mitigé.
Le style de Gaston Leroux oscille entre la précision journalistique - quand il relate des faits réels ou supposés tels - et les grandes envolées lyriques. Si j'affectionne tout particulièrement le journaliste, je trouve le poète empâté. Leroux se perd en effets de style, l'intrigue piétine et le lecteur s'ennuie. Malheureusement, plus le roman avance, plus les envolées se multiplient, jusqu'à un final d'une mièvrerie qui m'a laissé... indifférent, à vrai dire. J'étais surtout soulagé d'être arrivé au dernier chapitre.
Ce qui m'avait fait tenir jusque-là, c'était la résolution de l'énigme, la révélation du mystère du fantôme. Mais même cela m'a déçu. J'ai eu l'impression de tomber dans un épisode des Mystères de l'Ouest, avec ses gadgets et ses effets de manches.
Tout ne m'a pas déplu, cependant. Découvrir les coulisses et la faune atypique de l'Opéra Garnier est assez savoureux. L'Opéra est un personnage à part entière, au même titre que le fantôme. Les petites touches d'humour, apportées par les personnages secondaires tels que les directeurs et l'ouvreuse, étaient également bienvenues, mais un peu trop rares à mon goût (et surtout totalement absentes sur la fin). Elles aéraient agréablement le texte entre deux tirades poétiques.
J'attendais mieux de ce roman. Je vais plutôt retourner du côté de Rouletabille, que je trouve plus divertissant. Il me reste encore quelques aventures du petit reporter à découvrir.