Puddleglum serait le meilleur personnage de la série que cela ne m'étonnerait pas !

Le Fauteuil d'argent - toujours de C.S. Lewis - offre à son tour une nouvelle façon de raconter les aventures en Narnia. Non pas que les propos, le ton ou l'ambiance soient tellement changés mais disons que la façon de présenter et de faire interagir les personnages entre eux jouent énormément dans ma déclaration. En effet et tout comme L'Odyssée du Passeur d'Aurore, nous n'avons pas comme protagonistes principaux les enfants Pevensie mais nous retrouvons Eustache pour une nouvelle escapade dans le monde de Narnia.

Dans ce tome, Jill Pole, accompagnée de Eustache (le cousin des Pevensie) est envoyée à Narnia par Aslan pour retrouver le prince Rilian, fils du roi Caspian X. Pour se faire, les deux enfants vont devoir traverser des terres inhospitalières mais ils ne seront pas seuls durant leur quête.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude !

Une fois de plus, ce tome se révèle plein de bonnes surprises, mais également de décisions quelques peu discutables. Pour ce qui est de la narration, on demeure sur la même longueur d'onde qu'avec les tomes précédents. De ce point de vue là donc, il n'y a rien à dire si ce n'est qu'il y a légèrement moins de description que dans le tome 5 ; le thème du voyage a proprement parlé étant bien moins présent. On semble également revenir à un rythme un peu plus enfantin, rappelant les premières lectures de cette série.

C'est bien dans les personnages que l'on va avoir le véritable coup de balance : certains vont nous faire adhérer directement à l'histoire tandis que d'autres vont nous donner l'envie malheureuse de stopper notre lecture et de passer à autre chose.
Commençons alors par les points "négatifs" selon moi et c'est du lourd !
Bien évidemment, le terme négatif employé précédemment est à prendre avec des pincettes : je ne veux pas dire que les personnages que je m'apprête à mettre sur le devant de la scène sont absolument détestable mais qu'ils auraient mérité une meilleure construction, un meilleur impact.
Ces personnages sont les principaux ! Pour commencer, Jill Pole - le moyen de faire facilement référence à Polly Plummer - qui ne m'a pas du tout convaincu... là où Polly dans Le Neveu du Magicien m'avait bien plus intéressé. Ici, la protagoniste possède un petit caractère naïf presque agaçant ; à croire de C.S. Lewis voulait rabaisser la gente féminine en prouvant qu'elle n'était pas capable de remplir le cahier des charges des héros. De plus, son utilité dans ce tome me laisse encore perplexe, si ce n'est qu'elle est choisie par Aslan en personne, je ne vois pas à quoi elle sert...
Ensuite, nous avons Eustache. Non pas qu'il soit pire que lors du début du cinquième tome mais il semble plus effacé, beaucoup plus effacé alors que pourtant, il semblait avoir ressuscité, apprenant de ses erreurs passées en Narnia. Il aurait été intéressant de voir un Eustache bien sûr de lui, du moins quelque chose de mieux mis en avant.
Mais ce qui sauve particulièrement cette partie, c'est le personnage de Puddleglum, le touille-marais narnien, qui doit être le personnage le plus épique de toute la série. Absolument tout chez lui dégage la sympathie et le charisme mais ce sont surtout ces diverses déclarations délicieuses qui font de Puddleglum mon personnage préfère ! Fervent serviteur de Narnia, toujours prêt à tout... il a l'étoffe de l'ami parfait. Enfin... presque.
Je passerai rapidement sur les autres personnages de ce roman qui sont, soit sans plus soit décevant. Ce qualificatif va plutôt bien à l'antagoniste principal de ce tome qui, une fois de plus selon moi, n'est pas employé à son plein potentiel, me délivrant seulement l'impression de remplissage ; un remplaçant pas du tout à la hauteur de Jadis malgré quelques idées intéressantes.

Car c'est bien les personnages qui vont ou non nous faire apprécier ce livre qu'en bien même la quête de nos héros est haletante. Le principale problème étant ces ajouts de nouveaux éléments qui ne se révèlent pas extrêmement jouissifs. On va sans cesse osciller entre du moyen et du je-m'en-foutisme total, se demandant à la fin de notre lecture si l'on a bien saisi tout le message de C.S. Lewis ou si on est complétement à côté de la plaque - ce qui est mon impression à la fin de cette lecture.

Néanmoins, malgré cette critique peut-être un peu méchante, il faut avouer que ce tome n'a rien à envier aux précédents dans sa manière de nous immerger à Narnia, nous offrant quelques coutumes passionnantes et amusantes. L’éventail du bestiaire s'élargit de plus en plus tout comme la carte de ces contrées narnienne. Très sincèrement, je recommande ce tome, ne serait-ce que pour le personnage de Puddleglum mais également parce qu'à travers quelques déceptions, l'auteur nous offre tout de même de belles choses ainsi que des rebondissements bienvenus ; l'épisode du monde imaginaire étant le plus beau passage de ce tome, plein d'espoir et contrebalançant plutôt bien avec le dénouement du tome précédent.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !