Ma meilleure amie m'a mis "Le festin" dans les mains en affirmant que je ne m'ennuierais pas une minute. Augure très juste puisqu'en effet, je ne me suis pas ennuyée une minute.
Ce roman qui oscille entre drame et comédie compte une très large palette de personnages de tous âges et de toutes conditions. Les premiers chapitres donnent à penser qu'on pourrait se perdre un peu dans cette foule mais pas du tout, le fait que le récit se joue quasiment en huis-clos dans un coquet hôtel de la côte méridionale britannique y est pour beaucoup car on ressent très vite une agréable atmosphère à la Cluedo ; or pour tout amateur de littérature anglaise, dont je suis, il est impossible de se sentir perdu dans un intérieur anglais.
Margaret Kennedy est une autrice anglaise très appréciée Outre-Manche mais assez peu connue en France. Son style est typiquement british avec un humour pince-sans-rire très efficace, une belle dose de burlesque et des traits d'esprit qui, sous leur apparente légèreté, dissimulent quelques vérités bien senties.
"Le festin" m'a énormément fait penser à "La ferme de cousine Judith" de Stella Gibbons, autre autrice peu connue chez nous mais adulée dans la patrie de Shakespeare - et d'ailleurs ce roman est cité dans le récit.
L'objectif du "Festin" est de mettre en exergue les sept péchés capitaux à travers les agissements de sept personnages. Ce dessein est assez transparent. Tout l'intérêt du roman est de créer une forme de suspense puisque dès l'introduction, il est dit que l'hôtel où loge tout ce petit monde va être enfoui sous une falaise. Le lecteur sait aussi qu'il y a des survivants, mais lesquels ?
Ce que j'ai le plus apprécié : le rythme, le style, les chapitres courts, l'atmosphère de bord de mer so british.
Ce qui m'a laissée un peu plus dubitative : certaines relations entre personnages, certains mystères de la vie des personnages, certaines scènes impliquant des mineurs assez dures.
Au global, un moment de lecture très bruyant, très coloré, très rythmé et très divertissant.