Le voyage brut
Le Festin nu, ce n’est pas un livre qui se résume. Ni qui se raconte. Ce n’est même pas vraiment un roman. La seule chose qui soit vraiment sûre, c’est que le Festin nu est un livre. C’est un récit...
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le 13 août 2013
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J'avais faim et je décidai de me mettre à table pour un festin ! Un festin onirique qui nourrirait mon esprit et surtout mon âme, si tant est qu'elle existât quelque part au tréfonds de moi même. Il est si pratique de croire que l'on a une âme cela permet de se sentir immortel. Au pays de l'absurde, des hallucinations, des terres marécageuses d'un écrivain camé, rongé par la folie, dérouté de tout, de tous et surement de lui même je cherchai une sente, un semblant de piste. Se guider était inutile, une gageure. Comment se retrouver quand les mots t'ensevelissent, te recouvrent, deviennent gris uniforme et perdent toute substance, tout lien. Je décidais alors de fantasmer moi aussi pour m'insérer dans le délire surréaliste. J'étais à Interzone et lentement je me laissai gagner par l'alchimie des mots. Il me sembla alors apercevoir une architecture chimérique mais sortant des pages quelques personnages étranges essayèrent de me percer les yeux, ils me tiraient et j'eus l'impression qu'ils voulaient me noyer, m'étouffer en m'enfonçant des mots dans la gorge. Qui étaient-ils ? Que faisaient-ils ? Ils ne représentaient rien juste des substances fantomatiques auxquelles je ne pouvais, ne savais, ne voulais pas m'accrocher. C'était réellement éprouvant, effrayant et en même temps d'un ennui si lourd, graisseux et collant comme de la vaseline. Très vite je lachais prise, les formes, toute la réalité se déforma et soudain pris d'un haut le coeur je me vis vomir. Mon esprit s'était détaché. Il regardait ce type en bas qui dégobillait un flux ectoplasmique sur une page blanche et les mots que j'avais ingéré avec tant de difficultés sortirent dans un vagissement lugubre. Tout mon corps vibrait pris de contractions péristaltiques, de spasmes. J'était rejet. Délivré de cette pate collante, bavant le papier je m'allongeais du mieux que je le pus pour essayer de récupérer après cette épouvante.
J'étais sur le dos le ciel était si bleu, quelques nuages se massaient en formes fantasmagoriques qui me rassuraient alors doucement je m'endormis.
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le 4 févr. 2020
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