Le voyage brut
Le Festin nu, ce n’est pas un livre qui se résume. Ni qui se raconte. Ce n’est même pas vraiment un roman. La seule chose qui soit vraiment sûre, c’est que le Festin nu est un livre. C’est un récit...
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le 13 août 2013
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Après 250 pages, 8 mois, 9 jours, 29 livres intercalés et beaucoup de motivation j'ai ENFIN fini ce foutu bouquin.
Je ne sais pas quelle note mettre. J'ai envie de mettre 10 pour la virtuosité de l'exercice : C'est un livre brut qui vient du fond de l'âme, sans chercher à plaire, et qui nous plonge dans le même état que l'auteur au moment de son écriture. Et le style est d'une beauté sensationnelle.
Mais aussi -3 car j'en hais viscéralement le contenu. Je n'ai jamais auparavant eu des hauts le cœur à la lecture d'un livre, un profond malaise venant d'on ne sait pas trop où, un peu comme le mal des transports. Mais ça reste une expérience unique qui rajoute encore du poids à ce livre, dont je me souviendrai certainement toute ma vie, et que je risque de relire un jour, juste histoire de voir si j'ai muri (Masochisme, quand tu nous tiens).
Déjà, le contexte de lecture était en soit vraiment étrange. J'ai en effet eu le privilège d'avoir eu entre mes mains un exemplaire de la première édition, imprimée à 4000 exemplaires numérotés, qu'un amis m'a prêté. C'est le genre de vieux bouquin où chaque fois que tu tournes une page, t'as l'impression d'en louper 3 tellement elles sont épaisses, c'est le genre de bouquin auquel tu fais super attention et que tu ne lis que de chez toi dans un endroit où tu es sur de ne pas l'abimer, uniformément blanc, si ce n'est jauni par le temps, mais choyé avec amour depuis plus de 50 ans. Expérience en soi assez troublante.
Et là vient s'ajouter une suite de nouvelles sans aucun lien à l'intérieur de chacune d'elles, pas d'histoire continue, juste des bribes sans grand rapport à quelque moment que ce soit. Sans grand rapport si ce n'est cette perpétuelle peinture d'une société putride, rongée par la drogue, dépravée sous toutes ses coutures : sexualité malsaine (pédophilie, nécrophilie vécues comme des scènes banales notamment), des transformations physiques vraiment écœurantes... On ne peut qu'imaginer entre ces lignes un homme désabusé, vivant quotidiennement dans ce monde qu'il s'est créé sous l'effet de la drogue.
Je l'ai lu avec une grande difficulté, 10 pages par 10 pages, un dégout et un déboussolement constant devait pouvoir se lire sur mon visage, mais je suis néanmoins heureuse de l'avoir lu car ce fut une expérience unique et déconcertante, qui me suivra encore quelques temps.
(Azy on est obligé de noter un œuvre pour publier une critique, monde cruel... Je ne garderai donc que l'aspect OVNIesque de ce livre, qui pour moi n'a pas son pareil dans le domaine.)
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le 28 juil. 2015
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