Faites abstraction du titre, la traduction française ne rend pas justice à ce recueil. Pourquoi les éditeurs se sentent investis d'une mission qui consiste à saccager le titre d'un roman alors qu'ils n'imagineraient pas le faire pour son contenu ?
Si la première partie des nouvelles (« Ensemble ») ne m'a pas emballé, le reste m'a énormément plu. On retrouve le style concis et minimaliste de Chuck Palahniuk, à mi-chemin entre l'autobiographie et le reportage journalistique. Ce festival déjanté est jubilatoire, souvent émouvant, Palahniuk traînant ses guêtres aux endroits et chez les gens les plus improbables des Etats-Unis.
Son approche gonzo permet d'être complément immergé au cœur des passions des plus grands illuminés d'Amérique : on croise pêle-mêle des constructeurs de châteaux médiévaux, des lutteurs, un homme fusée ou encore Marilyn Manson... Sans aucun jugement, ces reportages célèbrent l'humanité dans ce qu'elle a de passionnée et dingo, rafraîchissante.
La dernière partie du recueil « Seul » est plus autobiographique, Chuck Palahniuk raconte notamment des anecdotes sur son métier d'écrivain mécanicien (et sur l'adaptation cinématographique de Fight Club, extrêmement drôle), dresse un autel à ses auteurs préférés ou nous raconte encore le plus simplement du monde les drames de son existence. Elle vaut le coup à elle toute seule.