Disparitions en série

Ross Macdonald est un auteur absolument incroyable, tant il sait rendre son intrigue complexe.
Pourtant tout commence très simplement : un jeune homme, Alex Kincaid, tout juste marié, prend contact avec Lew Archer, détective privé ultra tenace et perspicace, afin de lui exposer son problème : sa jeune compagne a disparu le lendemain de leur union. Archer a pour mission de la retrouver. Un seul indice entre les mains : un homme barbu aux cheveux blancs a été vu discutant avec elle une heure avant sa disparition.

Si le roman commence tranquillement avec cette histoire de disparition, il prend très vite une tournure plus profonde, avec des ramifications bien plus lointaines, géographiques comme temporelles, une psychologie particulièrement fouillée, fournie et intelligente, et quelques meurtres sanglants.

Archer est un détective privé intelligent et pragmatique, qui ne lâche aucun des indices fournis. Je ne me suis pas particulièrement attachée à lui, il manque peut-être un peu de relief pour me plaire complètement. Mais je salue sa ténacité et l’investissement qu’il met dans chacune de ses interactions pour lever le voile sur la vérité (ou du moins une vérité).

La fin est peut-être un peu abrupte, donnant une franche accélération à l’histoire. Elle m’a laissée comme un goût d’inachevé. Et puis j’ai le sentiment de ne pas avoir tout bien imbriqué dans ma tête, pourtant les explications étaient claires. Peut-être parce que c’était presque trop servi sur un plateau, ne me laissant pas la place de chercher par moi-même.

Porté par une traduction moderne mettant en valeur l’efficacité et la précision de l’écriture de Ross Macdonald, ce roman a réussi à me tenir en haleine, retrouvant le plaisir de lire quelque chose qui a du sens. J’ai grandement aimé, je suis subjuguée par l’intelligence de l’auteur et la façon dont il a mis en place une intrigue si complexe.

(Lu chez Totem - Gallmeister, avec la nouvelle traduction de Jacques Mailhos)