Le Garçon de la piscine par Brice B
Parfois, un livre m'a tellement plu, tellement touché, que le seul fait d'en parler, d'écrire dessus, d'y repenser, me redonne la chair de poule et me brouille la vue. C'est l'effet qu'a produit Le garçon de la piscine, un roman relativement court de 160 pages que j'ai dévoré en deux petites heures d'insomnie.
A la soirée d'anniversaire de sa petite amie Ana, Javier rencontre son petit frère Jose. Rien ne se passe, mais ce jeune garçon gracile aux traits fins l'attire sans qu'il ne puisse rien y faire. Il lui tournera autour, proposera son aide pour des révisions, tous les prétextes seront bons pour se rapprocher de ce Jose qui l'attire tant. Les gestes amicaux innocents deviennent de petites victoires sensuelles, et l'amitié qui les rapproche devient un amour passionnel, unilatéral.
Après la réussite à ses examens, Jose part avec Javier pour cinq jours et cinq nuits dans la montagne espagnole, à faire du camping. Ana sait que Javier est attiré par son frère, et voit cette escapade entre garçons d'un mauvais oeil. Pendant ces jours et ces nuits passées ensemble, les deux garçons se chercheront, jusqu'à cet instant tant attendu.
Mais rien n'est jamais simple, et la force de la passion qui s'exprime enfin ravage tout, destructrice, incontrollable. L'amour rend heureux mais brise les coeurs, nous rappelle le livre.
Le livre fut englouti sans halte, avec son érotisme à fleur de peau, ses passages à la sexualité intense et violente causant une troublante érection littéraire. Et puis les larmes, les poils des bras qui se hérissent, la morsure de la souffrance, cette impression de vivre l'histoire comme si on y était, la lente montée au ciel suivie de cette chute libre qui nous laisse comme privé d'oxygène, suffoquant.
Une lecture délicieuse, un livre que je ne saurai que conseiller à ceux que la littérature gay n'effraie pas.