La scène d'ouverture est saisissante, mais elle dévoile déjà tous les sujets qui parcourent le roman. La rudesse de l'Islande en 1918, la difficulté d'y être adolescent, l'homosexualité forcément caché, et l'apparition d'une Musidora au bord de la falaise.
Car si l'homosexualité de Mani Steinn est au coeur du roman, sa passion du cinéma n'est pas secondaire. Tout au long du texte, on trouvera des références aux Vampires de Feuillade, ce classique du cinéma muet, notamment dans quelques paragraphes oniriques au milieu du texte.
Mais avant tout, il y a un contexte, celui de la grippe espagnole, arrivée par bateau et qui décimera une bonne part de la population de Reykjavik. Contexte où on le verra délirer, approcher son Irma Vep, et qui le sauvera d'une condamnation bien plus rude pour le crime d'avoir aimé un homme.
Un univers poétique et rude, à l'image de l'Islande, par un auteur singulier qui a été le parolier de Bjork.Le problème c'est que de toutes ces thématiques ce roman certes poétiques mais trop court ne fait que les aborder sans aller bien loin