Tout d'abord, ne vous fiez pas à la descriptions de l'éditeur, qui donne l'impression d'être au milieu d'un complot énorme et qu'on va avoir des révélations à la Da Vinci Code. Nope. En fait, on a plutôt l'ambiance oppressante d'un huit clos qui donne froid dans le dos, qui retourne l'estomac de faim, quand on passe ses soirées aux côtés des prisonniers coréens.
Le contexte du bouquin est la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le pénitentier de Fukuoka est réquisitionné pour enfermer les rebelles coréens qui menacent la pureté de l'Empire japonais. Le jeune Watanabe va être chargé de mener l'enquête autour d'un meurtre, mais ce n'est pas cette enquête qui fait l'essence du bouquin.
Librement inspiré par la vie du poète Yun Dong-ju, on découvre le récit d'un lien étroit créé entre cet homme et plusieurs de ses gardiens de cellule, notamment par le biais de la littérature, dont il s'est servi pour leur ouvrir les yeux et le coeur. On navigue de page en page entre les frissons de la prison froide, le vol des cerfs-volants, et la douceur d'un poème.
Ce livre est magnifique, doux et violent à la fois, long et en même temps bien trop court. Un petit bijou, à découvrir.
(Je trouve aussi qu'il mériterait une adaptation au cinéma, le résultat serait somptueux !)