Si le premier tome pouvait sembler rafraichissant, ce second opus n'a pas su surfer sur la vague.
Le personnage clé (et éponyme), le fameux général est un bon méchant, dans le sens "vrai méchant", sans scrupule mais pas sans intelligence, et j'aime les méchants qui en ont dans l'armure.
les autres personnages, qu'on connait déjà n'évoluent pas beaucoup, mais en même temps il se passe tellement peu de choses qu'on voit mal comment il aurait pu en être autrement.
Le défaut du bouquin est ailleurs (comme la vérité...ha ha ha... comme les mauvaises comédies, j'intègre des rires enregistrés pour faire écho à mes blagues pas drôles).
***/*** Je pense qu'à partir de là on peut raisonnablement penser que je vais spoiler, même si rien n'est sûr, je préfère prévenir, venez pas râler après (cela dit vu le monde qui a noté le bouquin actuellement, je doute que ces phrases soient lues...) ***/***
je disais donc, le problème ici ce n'est pas forcément le traitement des personnages, c'est surtout le côté très linéaire de l'histoire:
- tiens on va générer une nouvelle humanité plus mieux, avec de la lessive qui lavera plus blanc que blanc et tout sera formidable...
- Zut mais qu'est-ce qu'on est cons! on a oublié nos gonzesses, bon ben on retourne en ville s'en trouver une chacun
- Hey les gars cherchez pas j'ai fait un rêve on a chacun la nôtre
- ouai cool mais c'est un scoop pour personne, on sait déjà ce qui nous faut on a fait une liste.
Bon alors déjà vous noterez que pour une saga qui partait sur une société matriarcale, sous couvert d'égalité on est en train de traiter les femmes comme de simples reproductrices. (d'ailleurs elles le sentent venir, Rasa dit à un moment qu'elle sait qu'elle va se retrouver à faire la vaisselle).
En plus, la quête des épouses se fait sans suspens, on sait qui va avec qui, et histoire de tout torcher dans le même tome, on marie à qui mieux mieux.... Même (et surtout) des gamins, mais eux c'est pas pareil, c'est des gosses élus donc c'est trop cool. (j'exagère il y a un micro-suspens sur la fin, avec un mariage "en grandes pompes" qui relance un peu l'intérêt).
C'est aussi dommage qu'on ne nous laisse que très peu de suspens avec ces histoires de gamines qui lisent si bien les liens entre les gens, l'avenir ou je ne sais quoi: du coup on nous dévoile ce qui va arriver, la seule surprise est de savoir comment, mais c'est une bien maigre consolation, on nous en dit trop trop tôt.
Et puis sur le principe l'idée du "on va construire une nouvelle humanité avec des gens triés sur le volet", ça a une résonance bizarre non? L'auteur l'a bien senti en écrivant, il essaie de s'en défendre mais le résultat est là quand même: on sacrifie tout un peuple parce que zut alors on a 13 idiots à sauver pour aller repeupler une planète qui n'existe probablement plus...
Le message du livre me laisse dubitative parce qu'on a le sentiment que l'organisation de basilica, contrôlée par une sorte de big brother, doit être absolument défendue et qu'on doit s'y conformer parce que c'est forcément bien.
C'est bizarre non? de lire des choses du genre "je ne t'aime pas mais l'ordi a dit que tu serais pas mal en épouse, alors ok marions-nous", je trouve ça grave. Ok les personnages se posent parfois quelques questions, mais sans plus.
peut-être que l'auteur nous prépare un revirement de situation où les héros revendiqueront leur libre arbitre mais pour le moment c'est désarmant.