Klaus et Lucas sont jumeaux. Ils sont envoyé en campagne chez leur acariâtre grand-mère alors que la guerre frappe la Bulgarie.
"Le grand cahier", ce exactement ce que c'est: leur grand cahier, celui dans lequel ils s’exercent à écrire en y consignant ce qu'ils voient, ce qu'ils font. Mais à travers leur regard d'enfant de dix ans, ce qu'ils voient, même rapporté sobrement dans leur cahier, est souvent horrible et malaisant. C,est peut-être justement parce que c'est froidement décrit que ça en devient malaisant. Une chose est sure, ce petit récit est particulier et on s'en sort ni joyeux ni indemne.
Premier de la trilogie des jumeaux, c'est roman sur l'identité, sur la guerre, sur la campagne et la laideur des gens. Pour info, les deux autres romans ne sont pas construits de la même manière et je dirais même que celui-ci n'est pas le plus "lourd" des trois.
Ce n’est pas un livre à lire pour trouver la joie. C'est une lecture crève-cœur, déchirante, qui fait limite mal à l'âme. Après tout, c,est un livre sur la déchirure, sur les conséquences de la guerre, de la perte et d'une quête identitaire impossible.
C'est une lecture intelligente. Pour l'apprécier, il faut accepter de ce faire un peu mélanger, puis déranger, malmener. Sans doute plus que les deux livres précédent. Au final, la trilogie et son drame prennent alors tout leur sens.