Disons le d'emblée, qualifier "Le Grand Hôtel Babylon" de chef d'œuvre, est un peu s'emballer. Il n'en reste pas moins une lecture très divertissante et pleine d'humour. C'est un roman d'aventures aux péripéties incessantes, une sorte de croisement entre un Arsène Lupin et Trois hommes dans un bateau. Le décalage entre les deux personnages principaux, deux américains sans complexe (Théodore Racksole, millionnaire et papa gâteau, et Nella, sa fille) et la bonne société britannique, participe indéniablement au charme de ce livre.
La structure de l'histoire y participe également puisque le roman fut initialement publié en 1902 sous forme de feuilleton ce qui oblige l'écrivain à multiplier les rebondissements, le plus souvent en fin de chapitre (technique qui peut parfois s'avérer lassante mais qui là fonctionne bien).
Tout commence lorsque les Racksole s'attablent pour diner au Grand Hôtel Babylon, établissement très respecté de Londres qui accueille tout le gratin britannique, en particulier les têtes couronnées. A l'occasion de son anniversaire, Nella a décidé de déguster un steak arrosé de bière, chose qui lui est refusée par Jules, le maître d'hôtel, courroucé par une telle suggestion (sachant que Théodore avait déjà osé commander au bar, un Angel Kiss ???? si bien que Jules l'avait déjà étiquetté comme plouc...).
Ni une ni deux, Théodore décide de racheter l'hôtel le soir même pour qu'enfin lui et sa fille puissent manger ce qu'ils veulent ! Mais ce rachat n'est pas de tout repos puisque dès le lendemain l'un des clients (secrétaire personnel du prince Eugène) est retrouvé mort et le corps finit même par disparaitre. Puis c'est le Prince Eugène que l'on perd. Bref, vous l'aurez compris, on ne s'ennuie pas une seconde dans ce Grand Hôtel Babylon !