Comme dans le théâtre classique, l’unité de temps et l’unité de lieu sont parfaitement respectées dans le dernier roman de Thomas B. Reverdy dont l’action se passe sur une journée, à Bondy, Seine-Saint-Denis, dans un énorme lycée classé REP (Réseau d’Éducation Prioritaire) de plus de deux mille élèves que l’on suit sur une journée particulièrement chaude : en effet, une altercation va mettre le feu aux poudres et embraser le bahut. Bon, autant dire tout de suite que l’histoire m’a semblé assez platounette et manquant singulièrement d’originalité. J’ai même trouvé la fin assez niaise et absolument pas crédible. Quant aux personnages, ils sont tous un brin caricaturaux et on ne s’y attache pas vraiment. Alors, c’est vrai, j’ai un peu traîné à la lecture et eu parfois des envies d’abandon...
Mais fort heureusement, l’aspect documentaire du texte m’a convaincue. L’auteur est prof, il connaît le dessous des cartes car il vit au quotidien ce qu’il décrit. Je suis enseignante moi aussi, et franchement, j’ai vraiment retrouvé le quotidien de la salle des profs avec, par exemple, les problèmes de photocopieuse (à ce sujet les pages 103 à 106 sont très justes et très drôles.) L’évocation d’un cours et notamment d’une lecture orale de « La Princesse de Clèves » par des élèves est particulièrement bien rendue elle aussi.
L’état des lieux est en effet très juste : les problèmes de moyens, la gestion de l’absentéisme, la ghettoïsation de certains lycées, l’évolution des pratiques, des élèves, des parents et bien sûr les enseignants mal payés et si peu (si mal) considérés…. tout est bien vu et décrit souvent avec humour même si le ton général reste plutôt grave.
Voilà, voilà, en résumé : aspect romanesque bof bof, aspect documentaire : bravo bravo !
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