J’ai lu: Le guérisseur de cathédrales
On est dans un futur proche, les états-unis sont devenus un état policier totalitaire. L’économie est en déroute, les bons fournis par l’état ne valent plus rien une journée après leur émission. L’État s’infiltre même jusque dans les rêves des citoyens, les obligeant à tous faire le même rêve préprogrammé. Joe Fernwright se débrouille pour survivre dans cet univers étouffant. Vétéran d’une guerre qui a eu lieu des années plus tôt, Joe travaille maintenant pour l’état. Son travail n’est pas vraiment définie, il occupe ses journées à un jeu de devinette avec d’autres fonctionnaires aux quatre coins de la planète. Son véritable talent est la réparation de poterie, profession qu’il exerce de moins en moins par manque de contrats. La chance va lui sourire et il recevra une offre d’emploi qu’il ne pourra refuser. Un certain Glimmung veut l’engager lui et une multitude d’autres spécialistes pour une entreprise colossale, la restauration d’une cathédrale engloutie au fond de l’océan d’une planète lointaine.
Alors de quoi traite Phillips K. Dick dans le guérisseur de cathédrale? De construction de cathédrale, une sorte de “Pilier de la terre” version science-fiction? Pas du tout. La cathédrale n’est qu’un symbole, une métaphore. C’est un roman très humain, très personnel. J’ai lu que Dick traversait une période sombre de sa vie durant l’écriture de ce roman et ça déteint dans le texte. L’état contrôlant et l’économie qui part en vrille ( il avait des problèmes avec le fisc américain ), l’ex-femme du héros qui dit-on est une personnification de sa propre ex-femme, la remise en question continuelle du héros et son état dépressif. Même si le roman est assez sombre et fataliste, j’y ai vu quelque percé de lumière. À défaut de réparer ses poteries, ou même de pouvoir en créer lui-même, Joe va “guérir” les gens autours de lui, les sortir de leurs eaux troubles. Mais j’en dit pas plus, allez découvrir par vous-même ce merveilleux petit roman.