Je reste assez partagée sur ce livre, qui propose un développement en trois étapes relativement différentes. Par hasard, on entendra surtout la question du déterminisme, de ce qui est prévisible ou programmé.
Dans un premier temps, Jacques Monod nos propos un formidable exercice pour introduire son propos. Afin de définir le vivant, il imagine une machine capable de différencier la vie de l'action "intelligente" sur une autre planète, et s'interroge sur les critères à entrer dans ce programme. La question des sciences pures est peu présente, puisque l'on est plutôt dans l'exercice imaginaire, et c'est ce qui rend cette partie très accessible. Il nous demande par exemple ce que penserait un extraterrestre en observant les abeilles, et se disant que ce sont des machines brillamment conçues.
Le choc est grand quand on arrive à la deuxième phase du livre, qui entre peu à peu dans des détails scientifiques à coups de schémas, d'explications de formules et de définitions. Je ne peux clairement pas donner d'avis sur cette partie, dont je n'ai certainement compris que le plus général. Malgré tout on peut en retirer quelques idées, comme la question de la distinction entre le droit et le devoir d'exister d'un objet et de déni humain de sa propre contingence. On revient également sur ce dont il était question dans la première partie, à savoir la différence entre les machines construite et les être vivants.
La troisième partie propose heureusement une approche un peu plus conceptuelle qui prend de la distance par rapport aux détails physiques. Jacques Monod tournera plutôt autour de l'évolution, de l'inné / acquis, de la capacité de l'humain à parler d'expériences subjectives... On se tourne aussi vers la question de la sélection naturelle par rapport à la culture humaine et celle de la sélection des idées, qui sont spécialement bien traitées.
Le livre se conclut sur des interrogations à propos de la connaissance, et plus spécialement sur l'objectivité et ce qu'elle implique en termes d'éthique, mais aussi la nature de l'Homme.