Après avoir terminé cette première trilogie des Fils-des-brumes de Brandon Sanderson, je suis bien ennuyé.
En effet, je me retrouve bien seul dans ma réception mitigée de cette oeuvre; la plupart de mes compagnons de route senscritiquiens étant assez dithyrambiques concernant cette trilogie de Fantasy.
Je suis d'autant plus ennuyé que je suis, par ailleurs, un grand amateurs du genre.
Hors, je dois m'inscrire en faux par rapport aux avis unanimement positifs qu'on peut trouver concernant cette trilogie.
Commençons par dire que Sanderson s'y entend en matière de construction d'intrigue, et il terminé sa trilogie en reliant impeccablement les différents fils narratifs dans la conclusion de ce troisième tome.
On a les réponses à presque toutes les questions qui avaient été soulevées au long du récit, et les quelques questions qui restent en suspend le sont sans doute dans le but d'être dévoilées dans la trilogie suivante se passant dans le même univers quelques siècles plus tard alors que le monde a entamé une révolution industrielle.
Cette évolution technologique démontre que Sanderson essaye de sortir des sentiers battus avec la création d'un univers organique et dynamique, loin des mondes parfois stagnants de la high-fantasy en règle générale.
Du point de vue de l'intrigue, pas grand chose à redire, donc:c'est de la belle ouvrage.
Du point de vue du Style, c'est efficace. On est face à du roman d'aventure, et Sanderson fait bien le boulot en tout cas en ce qui concerne la mise en scène de l'action.
Là où le bat blessé, c'est à cause de la longueur extrême des trois ouvrages.
Jugez vous-même: à peu près 2700 pages pour arriver au bout de cette trilogie!
Ce ne serait pas un souci si ces 2700 pages étaient bourrées à craquer de choses sans cesse intéressantes.
Ce n'est malheureusement pas le cas.
Sanderson se répète beaucoup (sans doute par volonté de bien se faire comprendre, mais tout de même...), décrit tous les atermoiements de ses personnages dans le détail jusqu'à l'excès, et une bonne partie de cette trilogie, une fois passé un premier tome mieux équilibré, tourne en rond par moments au point qu'on a l'impression de relire pour la troisième ou quatrième fois exactement les mêmes questionnements internes de différents personnages sans qu'il n'y ait eu d'évolution psychologique marquée dans leur chef.
Le tome deux et trois auraient gagnés à être amputés pratiquement de moitié chacun.
On se retrouve donc avec une trilogie un peu obèse avec mille pages de gras. Le trop est parfois l'ennemi du bien si je puis dire. C'est un peu dommage de faire rimer généreux et ennuyeux.
C'est d'autant plus dommage qu'il y a de nombreuses qualités dans le chef du travail de Sanderson. Mais le cas échéant, cet excès de mots un peu vides (encore une fois, je n'ai rien contre les livres à rallonge mais encore faut-il qu'ils puissent susciter un intérêt constant) joue en défaveur de l'auteur, et je n'ai pas le courage de lire la seconde trilogie se déroulant dans cet univers tant je termine un peu assommé la lecture de la première.
Est-ce que je retenterai d'autres livres de Sanderson? Je me tâte. L'auteur a beaucoup de qualités, mais aussi des défauts rébarbatifs. Peut-être tenterais-je un jour sa série des Archives de Roshar (qui n'a pas l'air d'opter pour plus de concision) mais ce ne sera pas pour tout de suite.
Cette critique ne se veut, bien entendu, pas objective, mais je pense que je devais contrebalancer un peu l'unanimité des critiques positives qu'on peut trouver sur SC, certains lecteurs pourraient trouver, comme moi, le temps trrrrrèèèèès long à la lecture de ces trois pavés. Il vaut mieux donc les mettre en garde à ce sujet.
Dans l'ensemble, le travail de Sanderson n'est pas mauvais, mais en ce qui me concerne, il y manque trop des qualités que je recherche au premier rang duquel se trouve une certaine forme de concision, pour me permettre de poursuivre la route en sa compagnie... En tout cas pour l'instant.