Le Joueur est un roman très court, concis, qui détonne un peu parmi les autres œuvres du maître. Relativement basique dans son intrigue, son atmosphère et son développement, le récit d'Alexeï Ivanovitch est pourtant passionnant de bout en bout.
Chaque personnage à fait l'objet d'un soin particulier, chacun ayant une part de mystère qui évite toute banalisation de leur caractère. L'arrivée de la grand-mère, tornade qui balaye les idées et les plans des autres protagonistes, est à ce titre une merveille d'humour et de renversement de situation.
Certains passages resteront dans les mémoires (les frénétiques moments de jeu bien sûr) comme ce dialogue final entre le précepteur et l'anglais, séquence de pure génie que seul Dostoïevski peut offrir.
Finalement on trouve tout ce que l'on aime de l'auteur russe dans cette œuvre : questionnements, folie, ambiguïté, personnages hauts en couleurs et un style littéraire épuré de descriptions alambiquées et inutilement rallongées.
Comme un condensé de chefs-d'œuvre, comme un extrait, une essence du génie...