검은 개가 온다 - le jour du chien noir 송시우 Song Si-woo roman de 2018 publié chez @matincalme (2020)
Jeon Hak-soo, homme réservé et sans histoire, tue un matin son voisin suite à une banale bousculade dans l'escalier. En parallèle, un jeune homme se baladant avec son chien en montagne, tombe sur le cadavre décomposé d'une jeune randonneuse.
Deux prologues pour commencer, deux affaires, la première menée par le jeune étudiant avocat Park Shim et la seconde par le flic Lee Pyeong-soo, deux enquêtes sombres qui vont se rejoindre dans la souffrance humaine.
"Il est absurde de conseiller à un dépressif de faire preuve de volonté pour surmonter sa maladie. C'est comme demander à un paralytique d'essayer de marcher."
Le chien noir, la dépression, maux des sociétés compétitives, amplifiée par la honte et le rejet. Qu'on soigne en cachette, qu'on minimise en se disant que ça va bien finir par passer. En plus d'une enquête rythmée et addictive, le roman sensibilise à cette maladie bien souvent victime de préjugées. Elle devient au fil des enquêtes le personnage principal. Un personnage noir, un chien qui ne vous quitte jamais même s'il s'éloigne parfois. Un chien qu'on a certainement déjà vu passer près de soi, au moins une fois.
Dans le roman, deux camps se heurtent sans jamais rellement d'affronter : qui de la maladie ou des antidépresseurs est arrivé en premier, qui des deux est responsable de la mort de Sol Lisa et du coup de folie de Jeon Hak-soo ?
Spécialiste du droit, de l'éthique et de la psychiatrie, l'auteure qui travaille à la commission des droits humains à Seoul maitrise son sujet. Sans prendre partie, elle expose les faits, nous laisse décider. de données scientifiques en réflexion psychologique, d'interrogatoires en histoires racontées, peu à peu on découvre avec perplexité le vrai mal, celui qui dirige tout et que personne ne peut contrôler ou même soupçonner. Une enquête passionnante au coeur de la douleur humaine et soudain, une plongée brutale dans un esprit machiavélique.
Il est une rumeur selon laquelle les meilleurs polars coréens sont écrits par des femmes, je vais finir par le croire...