La biographie, courte car la réalité est si légère en mots, de Darina, aujourd'hui comédienne en France, alors enfant et jeune femme d'origine syrienne (Beyrouth).
On y apprend la pure liberté faite de drogues, de sexe, d'agressions et d'arbitraire du temps de guerre. Beyrouth est alors divisée en 18 communautés religieuses bien séparées. Les Palestiniens ayant libéré le pays attirent la foudre des Israéliens qui bombardent pendant des années le pays. Darina raconte sa vie modelée par la guerre, où chaque geste ne prend sens qu'au regard du danger et de la mort auxquels chaque faction militaire participe. Et puis l'absurdité de sa vie quand la guerre prend fin, et le regain de force alors de l'islam et de son oppression.
Darina transforme chacune de ses actions en un défi aux règles, aux interdits sociaux et religieux. Son père voulait en faire "une femme libre" dans un monde musulman où la femme est une bête de trait, et où même la sienne finit par interner sa propre fille. La fragilité de la condition de la femme lui est rappelée par son internement en hôpital psychiatrique : une femme est bien folle si elle danse, baise, boit, fume, et ne dors pas.
Darina finit par partir à Paris, où elle trouvera un auteur pour écrire son histoire, puis la revivra sur scène au festival d'Avignon 2007, qui la fera connaître.