Utopie ou Dystopie ?
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2052. Pour l'auteur qui se projette d'un siècle dans le futur, tous les problèmes techniques qui se posaient à l'homme ont été résolus : les transports sont ferroviaires et ultrarapides, la viande est cultivée en usine et les plantes sont nourries par des rayonnements, les morts sont naturalisés et la mort ainsi apprivoisée, tout est fait pour éviter à l'individu un excès d'effort, au point que la marche n'est pour beaucoup qu'un lointain souvenir, et que les plus qualifiés des ingénieurs ont le privilège de n'être que des presse-boutons. La société du spectacle et de la consommation est plus présente que jamais, et l'urbanisation a conduit les grandes villes à fusionner, tandis que la campagne est laissée à l'abandon.
Alors que l'Amérique du Sud entre en guerre avec l'Amérique du Nord, la physique est désarçonnée: la nature profonde des métaux ferreux est transformée par des éruptions solaires, l'électricité et les moteurs flanchent. Tout ce sur quoi était basée la société s'effondre. D'un coup, les distances reprennent échelle humaine, l'argent ne vaut plus rien, les instincts primitifs reprennent le dessus. Et nous suivons le lent ravage qui tombe sur Paris, puis sur le reste du territoire, auquel tentent d'échapper François, son amie d'enfance Blanche, et la troupe que le premier parvient à constituer.
Très vite, c'est un récit de voyage et de survie, où la nécessité fait loi. Barjavel a le sens de la situation, de l'effet, prend le lecteur dans les tourments des voyageurs assoiffés, fuyant les incendies urbains, pris par les tempêtes de cendres des forêts calcinées, victimes d'hallucinations, écrasés, broyées parfois ; mais les vivants doivent penser à leur survie et non aux morts laissés derrière. Si l'auteur avait péché initialement par son imagination limitée au progrès technique et pas assez social, en dépeignant une société future où les femmes font des études pour être "femme au foyer d'élite", il tient parfaitement son récit, et mène ses personnages dans une suite logique de situations, où le roman sait ne pas être romanesque à l'excès.
Le ravage est suivi d'une renaissance, où François devient patriarche aimé d'une société prospère, qui renaît sans la technologie déshumanisante que dénonce l'auteur. Mais le génie humain semble contenir les germes à même de réinventer les machines qui conduisirent l'espèce à sa perte…
Créée
le 17 août 2022
Critique lue 22 fois
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