Première lecture, au collège. Autant dire que je n'avais aucune intention de m'y attarder et j'étais encore plus jeune et plus con qu'aujourd'hui.
Mais fort heureusement, Buzzati, même à l'époque, m'avait laissé une marque. Parce que je l'avais quand même survolé, histoire de... Et cette marque n'avait jamais tout à fait disparue alors un beau jour, je me suis dis qu'il fallait s'y remettre. C'est ce genre de livre qu'il ne faut pas lire qu'une seule fois, au risque de rester sur un sentiment d'incompréhension. Le K, c'est un recueil de nouvelles intemporelles, fabuleuses et angoissantes qui, qu'on le lise dans un lit, dans le metro où aux chiottes, nous transporte loin, bien loin. Un chemin onirique qu'il est difficile de rebrousser, tant la plume est belle. Pourtant, toutes ces histoires que Buzzati nous livre sont, dans l'ensemble, emprunte d'un sentiment de tristesse, de mélancolie, voire d'angoisse. C'est ça qu'est sans doute le plus fabuleux avec cet auteur : ça capacité à nous retenir dans un lieux où nous n'aimerions jamais foutre les pieds.