J’ai mis 220 pages à prendre la décision d’arrêter, car je me forçais à continuer, au cas où, et par respect pour le drame à l’origine du livre.
Encouragé par l’enthousiasme général et la critique dithyrambique, je me suis lancé dans ce pavé de 500 pages. Je n’ai pas adhéré, c’est le moins qu’on puisse dire. Cependant la bien-pensance, de ne pas critiquer un malheureux journaliste défiguré par des terroristes sans cervelle, m’a fait continuer, comme s’il fallait aller au bout de ce calvaire coûte que coûte.
Mais trop, c’est trop.
On s’ennuie. Il n’y a pas d’histoire, ou si peu. C’est peut-être inconvenant de dire cela, puisqu’il y a l’histoire forte d’un drame inconcevable - un attentat raconté par une des victimes - mais l’auteur n’en a rien fait. Il raconte les faits en peu de mots, mais larde son récit de multiples digressions toutes plus ennuyeuses les unes que les autres. Pourquoi raconter sa vie à ce point détaillée ? Besoin de remplir, narcissisme...
Je cite Stéphanie qui dirige la rédaction de Libération, page 216: « alors Lançon, trop long comme d’hab ? T’es chiant ».
Désolé monsieur Lançon, mais c’est chiant aussi pour le lecteur. Pourquoi délayer à ce point quand on n’a rien à dire ? Vos souvenirs personnels cent fois ressassés n’intéressent que vous. À moi ils m’ont donné la nausée. Ce livre m’a perdu dans les limbes.