Le Lion, la Sorcière blanche et l'Armoire Magique, le deuxième tome de la série de C.S. Lewis : Le Monde de Narnia. Il s'agit, très certainement, du tome le plus célèbre de l'auteur britannique car premier tome de son invention. En effet, Le Neveu du Magicien n'a été écrit et publié que bien plus tard. C'est donc avec ce tome que commence véritablement les aventures en Narnia, et quelles aventures ?
Durant la Seconde Guerre Mondiale, les enfants Pevensie (Peter, Susan, Edmund et Lucy) sont envoyés loin des bombardements dans le domaine d'un vieux professeur qui possède une étrange armoire amenant à un pays imaginaire : Narnia.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude !
Très concrètement, on en là affaire au même schéma que nous proposait le premier tome chronologique : c'est enfantin. Par ailleurs, tout est absolument enfantin. On rejoint donc sans grande difficulté les points soulevés par la lecture et l'appréciation dans Le Neveu du Magicien.
Couplons à cela que ce dernier a été écrit des années plus tard, il est impossible qu'à la lecture de ce tome, dont je fais la critique, nous ayons une suite logique implacable. En effet, l'histoire du professeur et de l'armoire - qui aurait du faire naître du suspense pour les tomes suivants - nous a déjà été expliqué dans Le Neveu du Magicien, le livre que nous venons de terminer de lire !
C'est alors que se pose la grande question cruciale : dans quel ordre faut-il lire cette série ?
Personnellement, je m'en fiche. Mais il va sans dire que d'autres peuvent trouver ces incohérences perturbantes au plus haut point. C'est, à vrai dire, l'unique gros défaut du roman.
Celui-ci dépoussiéré, on retombe, comme expliqué plus haut, dans les mêmes appréciations que pour le tome précédent : c'est très dur de se sentir en danger, concerné pour les personnages quand tout est fait pour qu'il ne leur arrive rien de dangereux. Ce qui ôte alors pas mal de moments épiques, notamment dans les batailles.
Nous sommes toujours dans cette atmosphère mignonne qui, si elle permet de ne pas se sentir écrasé pour des détails narratifs inutiles, laisse une petite déception germer en nous à la fin de notre lecture.
Qu'on se le dise, l'histoire n'est pas mauvaise en soi. De nombreuses séquences demeurent intéressantes, amusantes et le rythme de lecture reste agréable mais il faut avouer que le film de Andrew Adamson a rendu l'univers de C.S. Lewis bien plus sérieux, où les menaces étaient bien réelles.
En bref et en somme, l'intrigue est enfantine mais non dénuée d'intérêt.
Pour ce qui est des personnages, ils sont bien construits et bien introduits. Ils ont chacun un axe d'évolution fort sympathique et demeurent plaisants à suivre, même pour le plus détestable.
Cependant, on peut se poser quelques questions concernant la Sorcière blanche, Aslan et la lecture du tome précédent comme, par exemple, comment Jadis a-t-elle conquis Narnia ? C'est un fait que je n'arrive pas à m'expliquer si ce n'est par quelques hypothèses un peu faciles...
Mais dans l'ensemble, nous ne sommes pas trop déboussolés.
Ce tome reste un bon divertissement malgré quelques points qui peuvent nous interroger un sacré quart d'heure sans qu'aucune réponse ne nous paraisse satisfaisante. Mais c'est bien l'aspect roman très de jeunesse qui peut rebuter les lecteurs s'attendant peut-être à une histoire aussi épique que l'adaptation cinématographique. Néanmoins, il reste agréable, surprenant et semble annoncer une série de contes extraordinaires qu'il nous faut découvrir sans tarder.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !