Je ne me suis pas

Avertissement : c'est mon premier Pessoa et j'ai très peu de connaissances philosophiques.

Un livré très très tortueux dans lequel j'ai eu des flash de connexion avec les déambulations psychiques du narrateur (où je trouvais qu'il décrivait avec justesse son sentiment de décalage avec le reste du vivant, en particulier les humains ; sa façon de sans cesse chercher, de tourner autour avec le vocabulaire à sa disposition etc.) mais trop peu souvent pour que la lecture me plaise vraiment : tout comme l'avalanche d'adjectifs à toute occasion, l'abandon par le rêve ou l'ennui me parait trop "facile". Le détachement complet d'autrui aussi, on s'occupe de lui (je le suppose : dans une autobiographie sans événement où sont toutes les mentions de préparation de repas ? De ménage ? La vie quotidienne quoi. Ca me donne l'image d'un gars qui laisse faire ces tâches répétitives aux êtres qu'il considère spirituellement inférieurs (par exemple, des femmes) et ça m'a mise mal à l'aise) mais lui, hors de question, pour son équilibre mental, de s'intéresser au autres. Mépris aussi pour ses pairs qui suivent d'autres voies, plus extérieures : j'ai du mal à m'enthousiasmer pour sa poésie tout désentortillée du vivant. Pour finir cet avis décousu, je ne sais pas si ses conseils aux mal-mariées à la fin sont ironiques ou pas mais elles m'ont stupéfaites et ont fait dégringoler mon appréciation du texte et ma compassion auprès du narrateur.