Qu’apporte de plus un livre plutôt qu’un film sur une histoire à la coloration Tarantino-Rodriguez ?
Indéniablement, l’auteur sans nom du livre sans nom a bien digéré la filmographie des deux réalisateurs. Très rapidement, Le livre sans nom fait penser à Une nuit en enfer de Rodriguez. Tout y fait penser : la galerie de personnages, la ville et une bascule dans le fantastique. A mesure que les protagonistes apparaissent, on se fait même son petit casting dans sa tête (Cheech Marin est le barman idéal. D'autres s'y sont amusés ici). Avec Le livre sans nom, on est en terrain déjà vu.
D’où ma question au début. Ce livre se lit avec plaisir, facilement. L’ensemble reste captivant. L’auteur sait garder son “auditoire” et construit son livre à la manière d’une série. Chaque chapitre se termine sur un cliffhanger (et j’utilise ici à escient un terme cinématographique), mélangeant habillement trames principale et secondaires. Mais est-on face à de la littérature ? Pas vraiment, car à plusieurs reprises, j’ai lâché le livre, agacé par des répétitions inutiles ou des effets de style prévisibles. Sur le fond, l’ensemble n’est pas vraiment original. L’univers Tarantino-Rodriguez a connu de très nombreux erzatz, généralement sur petit ou grand écran.
Même si ce premier tome m’a assez attiré pour en lire la suite, il m’a surtout donné envie de suivre Georges, Harvey, Quentin et Juliette au Titty Twister, plutôt que de revenir au Tapioca.