Dommage…

Ce livre que j’ai lu par hasard puisque l’on me l’a offert m’avait, je l’avoue, à priori, séduit de par son concept déconcertant. Un magasin du suicide qui propose aux gens des solutions pour se suicider, l’idée avait du potentiel. Pourtant je trouve que celui-ci est relativement mal exploité.
Tout d’abord, j’ai trouvé les personnages pour la plupart exaspérants. La sœur est une cruche sans âme, l’ainé, un psychopathe notoire tout aussi dénué de personnalité. Le père est exécrable et assez mal construit. Vers le tiers de l’œuvre, on peut constater que le père s’adoucit, tout ça pour qu’il devienne d’une rigueur extrême trois pages après; aucune cohérence, aucun sens. Je ne parlerai même pas du dernier qui est censé être celui qui adoucira le cœur de sa famille et qui est tout simplement insupportable. Il est stupide, s’exprime mal, est profondément niais et il va zozoter tout le long de l’œuvre ! Même si la plupart des enfants de 11 ans ne sont pas des génies, mais de là à zozoter un mot sur 8…
De plus, comme son frère et sa sœur, il n’a absolument aucune consistance. Point positif chez la mère, dont l’évolution est assez progressive, pas comme le reste de débiles de sa famille.
Ensuite, le livre n’est pas mal écris, néanmoins ce n’est pas un vocabulaire des plus délicats qui nous est présenté. C’est certainement le fait que je lise majoritairement des classiques qui font que je suis habitué à une belle langue mais tout de même. Le style reste tout de même très correct et le livre plutôt agréable à lire.
Non, selon moi le gros soucis de ce livre c’est sa morale à deux balles, vue et revue : « Il faut être heureux, c’est pas bien d’être triste ». Je dois avouer que j’aurai préféré voir une trame plus compliquée et étoffée, surtout dans la résolution de l’histoire qui se fait en une page (ce qui peut ne pas être un soucis) mais qui nous présente la quintessence de ce qu’on sent arriver de manière très peu implicite depuis le début; tout le monde est heureux, même le père qui voulait l’assassiner deux minutes avant et, qui, comme par magie, devient heureux.
Je pense que le livre bâcle tout et traite de sujets aussi profonds et compliqués que la mort, le bonheur, le suicide, beaucoup trop vite en rentrant dans le prévisible et les généralités, sans chercher à creuser plus loin.
En bref Le magasin des suicides reste tout de même un livre plutôt agréable à lire, et qui se lit vite qui plus est, vous ne jouez donc pas beaucoup de votre temps. Il aura au moins eu le mérite de m’occuper pendant 1 heure et demie et de ne pas trop me faire réfléchir, c’est donc une lecture où vous ne risquerez pas grand chose.