Dans un monde bientôt post-apocalyptique, rongé par les guerres et les désastres naturels, le suicide est devenu une solution prisée par tous les milieux sociaux. La famille Tuvache l'a compris, et depuis dix générations se met au service des désespérés dans leur Magasin des Suicides. Cordes, lames de rasoirs affûtées, poison, parpaing pour les amateurs de noyade et même la traditionnelle méthode du seppuku, le choix est immense, et la famille est toujours à la recherche d'idées originales pour satisfaire leurs clients. L'affaire est florissante et on élève les enfants dans la pure tradition du culte de la mort, jusqu'au jour à la naissance du petit dernier, Alan (inspiré d'Alan Turing, inventeur de l'informatique, s'étant donné la mort en mangeant une pomme empoisonnée). Il est tout le contraire de ses aînés, mal dans leur peau et dépressifs, toujours souriant, il respire la joie de vivre, ce qui relève du blasphème aux yeux des siens. En grandissant, il devient la honte de la famille, l'on craint que son enthousiasme soit communicatif et fasse fuir la clientèle.

Jean Teulé est connu pour ses courts romans provocateurs, il va même jusqu'à puiser dans le fait-divers pour alimenter son inspiration (Mangez-le si vous voulez).
A vrai dire, je n'avais lu que du mal à propos de ce livre-ci, mais j'avais trouvé l'intrigue originale. Une œuvre plébiscitée par la critique n'est pas pour autant de bonne qualité, malheureusement quand elle est unanimement décriée c'est souvent mauvais signe. Bien sûr je ne parle pas des critiques de journaux divers qui ont confondu littérature et merchandising.

Tout ça pour dire que le Magasin des Suicides est une arnaque, malgré une bonne idée de départ. On se retrouve avec des personnages sans nuances, et une inversion des valeurs digne d'un conte pour enfants.

Le style est calamiteux, la plupart du temps banal, l'auteur tombe parfois dans une sorte de lyrisme halluciné qui aurait presque sa place dans un bouquin surréaliste, métaphores délirantes que seule la licence poétique pourrait sauver.

Ses références sont pauvres et parfois même fausses (mythe du logo d'Apple par exemple)...

Un exemple de la maîtrise du français de Teulé "Allez oups dehors!". Ce genre d'erreur serait drôle dans la bouche d'un enfant ou d'un étranger, mais sous la plume d'un auteur français c'est inquiétant.
L'avantage c'est que le texte a été imprimé en gros, ça n'a pas été un grand investissement de temps.

J'ai vu que l'adaptation cinématographique sortait cette année, je suis dépitée. Encore un bel exemple de ce que j'appelle un junk-book.
Diothyme
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes grosse bouse qui fait *shlop*, C tr0 bi1, Littérature française et Adaptations cinématographiques

Créée

le 16 juil. 2012

Critique lue 619 fois

5 j'aime

5 commentaires

Diothyme

Écrit par

Critique lue 619 fois

5
5

D'autres avis sur Le Magasin des suicides

Le Magasin des suicides
ptitpraince
1

nigaud et mal écrit

Un livre qui part sur une bonne idée lugubre : un magasin qui vous permet de vous suicider de toutes les façons possibles. Sauf que ce livre au postulat de départ pessimiste n'est qu'un récit...

le 23 juin 2010

14 j'aime

1

Le Magasin des suicides
Snae
3

Critique de Le Magasin des suicides par Snae

Avoir une bonne idée de livre ne suffit pas à faire un bon livre, tout le monde s'en doute, Teulé le prouve. Les premières pages sont agréables, le style, quasi-inexistant, repose le crâne en fin de...

Par

le 6 août 2010

11 j'aime

1

Du même critique

Demande à la poussière
Diothyme
9

Critique de Demande à la poussière par Diothyme

Arturo Bandini est jeune écrivain en devenir de 20 ans, tout récemment émigré à Los Angeles pour faire carrière. Il vivote grâce à une nouvelle parue dans un magazine : Le Petit Chien Qui Riait, dont...

le 21 févr. 2011

57 j'aime

16

Le Livre de l'intranquillité
Diothyme
8

Frag[île]ment

Je ne sais si j'ai aimé ou détesté Pessoa. Je reprends donc le clavier pour essayer d'y voir un peu plus clair. Je n'ai rien à lui reprocher, ni sur le fond, ni sur la forme. C'est un écrivain de...

le 30 déc. 2015

48 j'aime

19

C'est arrivé près de chez vous
Diothyme
9

Allez reviens gamin...

Enfin ma malédiction avec ce film est rompue, j'avais essayé de le voir, deux ou trois fois mais à chaque fois j'ai dû arrêter au milieu contre mon gré, pourtant il me plaisait bien. Je comprends...

le 3 juin 2011

43 j'aime

22