"Le Malentendu" d'Irène Némirovsky est un roman sentimental d'une époque révolue, à la douceur et à la pudeur d'un temps où les chastes baisers et les effleurements étaient la preuve d'une affection particulière.


C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai fait la connaissance de Denise, cette femme plus âgée, mariée et mère d'une petite fille. Denise est une dame, bourgeoise dont la vie, jusqu'à présent, ne fut semée d'aucune embûche, d'aucun obstacle qui ne puisse entacher son humeur. Lors de vacances sur la cote basque, elle fait la rencontre de Yves, un jeune homme d'une vingtaine d'années et orphelin. Sa mère est partie trop tôt et son père quelques années avant la guerre. Il voyage alors beaucoup pendant deux, trois années avec l'héritage - important - légué par son paternel. Il prendre parti et devient un acteur anonyme de la première guerre, pour rentrer chez lui, bien plus tard, avec cette connaissance approfondie de la mort. Il n'a plus d'argent, il découvre alors les joies du travail quotidien et monotone, des privations et de la dépendance financière. Il se prive durant l'année dans le but de revenir, l'espace d'un été, sur les pas de son enfance. Il rencontre Denise et tous deux vont s'éprendre l'un de l'autre et lorsque la fin de vacances approchent, ils décident de poursuivre leur relation à Paris. Car l'amour, qu'ils veulent éternel, ne peut se réduire à une simple idylle d'été.


Le roman d'Irène Némirovsky est une élégante définition du bonheur, en ce sens où le bonheur n'est visible qu'une fois terminé. C'est à la mort du bonheur que l'on se rend compte que nous l'avons frôlé, touché, croqué. C'est également avec une grande sensibilité qu'elle traite ce sentiment qui déchire et anime, anime et déchire. L'absence de communication, l'impossibilité de faire fusionner les esprits, les attentes et les envies de deux êtres qui s'aiment à s'en faire exploser le thorax. La difficulté de se comprendre, totalement, et de faire de l'autre sa priorité.


Voilà, voilà, c'est fini... Et je n'ai pas su que c'était le bonheur...

david7788
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le 25 août 2017

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