Certains disent que cette pièce est invraisemblable, difficile à lire et difficile à suivre par ses nombreux retournements de situation et sans avoir lu le premier volet de la trilogie. Mais pour moi, c’est tout le contraire : je n’ai pas lu Le Barbier de Séville mais cette pièce m’a semblé simple, légère et intéressante. J’ai été étonnée par la facilité de critique de Beaumarchais : il réussit sous la monarchie absolue, à critiquer la société, la noblesse, le droit de cuissage, la condition des femmes de manière virulente et fine. L’intrigue est fondée sur le droit de cuissage, présent depuis le Moyen-âge, un sujet qui semble lourd et difficile à traiter, surtout en respectant la règle de bienséance. Mais il est finalement source de rire, grâce aux nombreux sous-entendus, comme lors de la scène de rendez-vous sous les marronniers ou lors de la demande de rendez-vous du comte au début de la pièce où celui-ci est tourné en ridicule. Beaumarchais aurait pu en rester là, avec une seule critique et une histoire simple mais il y ajoute quelques complications comme le procès de Marceline ou la fuite de Chérubin qui apportent du piquant et lui permettent d’intégrer une nouvelle critique : l’inégalité des sexes. Voilà ce qui d’après moi, rend la pièce beaucoup plus intéressante et riche dans son histoire. Le lecteur ne cesse d’être emporté successivement par la joie, le rire puis l’indignation. La brutalité de ces changements participe à la prise de conscience des injustices de la société. De plus, on pourrait penser que, comme pour le dénouement, les personnages sont tout beaux tout roses, mais non ! Figaro n’est pas un super héros, intelligent et vif, il est aussi naïf et jaloux. Par exemple, dans la scène d’exposition il fait preuve d’une grande crédulité au sujet des intentions du comte. La fin n’est pas invraisemblable, c’est un signe d’espoir pour le spectateur : l’auteur explique que tout ce qu’on entreprend avec ardeur, pour une bonne cause, peut être récompensé par une victoire même si on est une personne de basse condition. En conclusion, j’ai trouvé Le Mariage de Figaro intéressant par ses nombreuses critiques et la manière dont elles sont amenées mais aussi distrayante par son comique et les nombreux retournements de situation. Cette œuvre est à lire ou à voir pour tous ceux qui veulent se distraire et s’interroger sur les inégalités de la société sans déprimer.