En vrac :
L'art de la vie consiste à cacher aux personnes les plus chères la joie que l'on a à être avec elles, sinon on les perd.
La stratégie amoureuse ne peut s'employer que quand on n'est pas amoureux.
Celui qui ne se sauve pas tout seul, personne ne peut le sauver.
Le richesse de la vie est faite de souvenirs oubliés.
Les choses sur lesquelles nous n'écrivons pas sont plus nombreuses que celles sur lesquelles nous écrivons.
Quand on est jeune, on regrette une femme, quand on est d'âge mûr, la femme.
Comme elle est grande cette idée que vraiment rien ne nous est dû.
Dans la tragédie grecque il n'y a pas de méchants. On n'y élucide pas une responsabilité, on constate un fait - un destin.
Celui qui n'a pas toujours eu une femme n'en aura jamais une.
Bien sûr, avoir une femme qui vous attend, qui dormira avec vous, c'est comme la tiédeur de quelque chose qu'il faudra dire, qui vous réchauffe, qui vous tient compagnie, et qui vous fait vivre.
Tu es seul. Avoir une femme qui parle avec toi n'est rien. Seule compte l'étreinte des corps.
Il est beau d'écrire parce que cela réunit les deux joies : parler tout seul et parler à une foule.
Si tu réussis à écrire sans une rature, sans un retour, sans une retouche - y prendrais-tu encore plaisir ? Ce qui est beau, c'est de se polir et de se préparer dans le calme à être un cristal.
Les leçons ne se donnent pas, elles se prennent.
J'ai de riches points de départ sentimentaux pour mes petits dialogues mais je suis bloqué parce qu'il me manque une forme satisfaisante d'approche - un nouveau couple d'interlocuteurs qui ne soient pas le cliché habituel.
Le mythe grec enseigne que l'on lutte toujours contre une partie de soi-même, celle qui s'est dépassée. Zeus contre Typhon, Apollon contre Python. Inversement, ce contre quoi on lutte est toujours une partie de soi-même, un ancien soi-même. On lutte surtout pour ne pas être quelque chose, pour se libérer. Celui qui n'a pas de grandes répugnances ne lutte pas.
En art on ne doit pas partir de la complication. Il faut arriver à la complication. Ne pas partir de la fable symbolique d'Ulysse, pour étonner; mais partir de l'homme commun et, peu à peu, lui donner le sens d'un Ulysse.